Indifférence n Rien ne laisse penser que la population s'apprête à choisir, dans une vingtaine de jours, ses représentants au niveau des Apc et de wilayas, si ce n'est quelques affiches du RCD et du FFS placardées sur les murs. Le rendez-vous avec les urnes ne semble pas intéresser grand monde dans la région qui enregistre, depuis une décennie, le plus faible taux national de participation aux différents scrutins. Le sujet des élections a même fini par n'être évoqué que très rarement par la population, beaucoup plus préoccupée par la dégradation du cadre de vie, la flambée des prix, le chômage et le manque, pour ne pas dire l'absence de loisirs. Seuls les militants des différentes formations politiques en lice s'affairent pour remporter le maximum de sièges au niveau des assemblées locales. De son côté, le bureau des élections de la Direction de la réglementation et des affaires générales (Drag), a prévu 104 salles et 103 places publiques pour les meetings ainsi que 770 sites d'affichage à travers les 67 communes de la wilaya. Les directions des huit partis en lice (FLN, RCD, RND, FFS, PT, Hamas, FNA et MNE), ont donné les grands axes autour desquels s'articulera la campagne. La formation d'Ahmed Ouyahia a même organisé (le 2 de ce mois) une réunion de ses candidats sous la présidence de Abdelkrim Harchaoui, ex-ministre des Finances, pour leur donner des recommandations concernant la campagne. Un document intitulé «10 changements pour raviver l'espoir et pour bâtir une Algérie meilleure» a été diffusé. Cela dit, la campagne s'annonce parsemée de chahuts vu les conflits internes qui rongent les formations politiques. En effet, on s'attend déjà à des règlements de comptes notamment pour le FFS qui a connu une forte contestation des candidats. La veille du lancement de la campagne, cinq candidats pour la commune d'Abi Youcef se sont retirés de la liste et des militants d'Aït Yahia avaient annoncé qu'ils comptaient «mener une anticampagne contre les candidats choisis par le premier secrétaire national et appeler au boycott». Le FLN est, lui aussi, concerné par la protestation après le changement opéré, le 30 octobre dernier, sur la liste de l'APC de Tizi Ouzou. Me Nacer Ould Cheikh, tête de liste déclassée à la deuxième position, s'en est pris au mouhafedh qui «a violé la loi en complicité avec l'administration, en opérant des changements sur la liste bien après l'expiration du délai de dix jours accordé par l'administration aux partis pour compléter les dossiers et procéder à des changements.» Notre interlocuteur se demande pourquoi toutes les listes des APC sont connues à l'exception de celle de Tizi Ouzou. Au RCD, le temps est également loin d'être au beau fixe. 38 militants de la section de Yakouren ont choisi le premier jour de la campagne pour démissionner collectivement en signe de protestation de la liste de leur localité. Le RND compte mettre à profit ces conflits internes pour arracher le maximum de sièges. Mais au-delà des programmes et des promesses, reste posée la question du taux de participation qu'on prévoit très faible de la part d'une population désenchantée par la chose politique. l Ahmed Ouyahia, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), se rendra à Tizi Ouzou, jeudi prochain. Selon le bureau de wilaya, il animera un meeting au niveau de la maison de la culture Mouloud-Mammeri, pour expliquer le programme de sa formation et appeler à voter pour les candidats du RND. A noter que le bureau de wilaya de Tizi Ouzou a tracé un programme de campagne axé sur les sorties de proximité à travers plusieurs localités. Pour ce qui est du FLN, nous avons appris auprès des militants de Tizi Ouzou que Abdelaziz Belkhadem animera un meeting au niveau de la ville de Draâ Ben Khedda (10 km à l'ouest de Tizi Ouzou), mais la date de ce rassemblement n'a pas été encore communiquée.