Nomination n L'écrivain Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, vient d'être désigné à la tête du Centre culturel algérien de Paris. Il a exprimé, à cette occasion, sa disponibilité à faire de cette institution culturelle un espace mis au service des «hommes de culture algériens qui veulent contribuer à l'effort de promotion en France de l'image de l'Algérie et de son patrimoine national». Il a souligné, en outre, l'importance et la difficulté de sa mission, consistant à «redonner confiance à tous les créateurs de retrouver l'espoir» et de permettre à la communauté nationale vivant en France de «retrouver leur Algérie», à travers les multiples activités qui leur seront proposées. «Les Algériens sont des hommes de talent. Il suffit de les respecter et de les considérer pour qu'ils reprennent confiance et qu'ils expriment leur génie», a indiqué l'auteur de A quoi rêvent les loups. Le nouveau directeur du CCA a considéré que la nouvelle responsabilité qui lui a été confiée «ne tuera pas» l'inspiration de l'écrivain. «Mes cinq romans qui ont eu un grand retentissement mondial ont été écrits lorsque j'étais dans les rangs de l'ANP. La responsabilité n'est pas une entrave à la création», a-t-il précisé, ajoutant que son «plus grand bonheur est de voir éclore de nouveaux talents et de nouveaux auteurs dans une France où il est difficile de s'imposer quand on sort des sentiers battus». M. Moulessehoul a indiqué n'avoir reçu aucune «feuille de route» ou une «quelconque carte blanche» pour mener à bien sa mission. «J'ai besoin tout simplement de moyens pour redonner vie à cette institution», a-t-il précisé. L'écrivain a également annoncé qu'il est sur le point d'achever un nouveau roman qui traite de «la réconciliation entre l'Algérie et la France». Auteur prolifique dont les œuvres sont traduites dans 32 pays, Mohamed Moulessehoul, né en 1955 à Kenadsa, dans la région de Béchar, s'est surtout distingué par ses romans traitant de la «décennie noire» comme A quoi rêvent les loups ? et Les agneaux du Seigneur, avant de se consacrer à des thématiques universelles comme les conflits en Afghanistan et en Irak (Les hirondelles de Kaboul) et (Les sirènes de Baghdad) ou encore la question palestinienne (L'attentat). Sa production est également enrichie par une autobiographie, L'Ecrivain, dans laquelle il raconte son enfance et son passage à l'école des cadets de l'ANP et par un essai, L'imposture des mots, dans lequel il répond à ses détracteurs. Un de ses romans, Morituri, a été adapté au cinéma par Okacha Touita. Le film a été financé dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe».