Promouvoir en France la culture algérienne dans toutes ses expressions, répondre aux attentes de la communauté nationale et offrir un cadre d'expression. D'aucuns se sont empressés de jaser sur la nomination de l'un des meilleurs écrivains et de l'homme de culture doué et dévoué. Les courtes mémoires ont vite fait de mettre aux oubliettes un manager racé de la chose publique à la légendaire sérénité. Combien de conflits bien délicats et de crises bien nouées auquel il a résisté avec tact et diplomatie? Nous avons toujours cru dans les capacités de Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra à faire face à tous les impondérables et à stimuler des partenariats novateurs de la tutelle? Ce n'est que lui rendre justice et lui témoigner confiance en le nommant à la tête du Centre culturel algérien de Paris. L'écrivain et nouveau directeur du Centre culturel algérien de Paris, Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, a exprimé sa disponibilité de faire de cette institution culturelle un espace mis au service des hommes de culture algérienne qui veulent contribuer à l'effort de promotion en France de l'image de l'Algérie et de son patrimoine national. Au cours d'une cérémonie conviviale organisée à l'occasion de son installation officielle, M.Moulessehoul a indiqué avoir constaté lors de son entrevue avec le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, de grandes ambitions pour le CCA. Tout en qualifiant de confiance historique sa nomination à la tête de cette institution, M.Moulessehoul a souligné «l'importance et la difficulté de sa mission, consistant à redonner confiance à tous les créateurs de retrouver l'espoir et à permettre à la communauté nationale vivant en France de retrouver leur Algérie, à travers les multiples activités qui leur seront proposées». «Les Algériens sont des hommes de talent. Il suffit de les respecter et de les considérer pour qu'ils reprennent confiance et qu'ils expriment leur génie», a indiqué l'auteur de A quoi rêvent les loups? Le nouveau directeur du CCA a considéré que la nouvelle responsabilité qui lui a été confiée ne tuera pas l'inspiration de l'écrivain. «Mes cinq romans qui ont eu un grand retentissement mondial ont été écrits lorsque j'étais dans les rangs de l'ANP. La responsabilité n'est pas une entrave à la création», a-t-il précisé, ajoutant que son plus grand bonheur est de voir éclore de nouveaux talents et de nouveaux auteurs dans une France où il est difficile de s'imposer quand on sort des sentiers battus. M.Moulessehoul a indiqué n'avoir reçu aucune feuille de route ou une quelconque carte blanche pour mener à bien sa mission. «J'ai besoin tout simplement de moyens pour redonner vie à cette institution», a-t-il précisé. L'écrivain algérien a également annoncé qu'il est sur le point d'achever un nouveau roman qui traite de la réconciliation entre l'Algérie et la France. Auparavant, l'ambassadeur d'Algérie en France, M. Missoum Sbih, a mis en exergue l'importance des missions confiées au nouveau directeur du CCA, celles de promouvoir en France la culture algérienne dans toutes ses expressions, répondre aux attentes de la communauté nationale et offrir un cadre d'expression, de rencontres et d'échanges aux artistes et hommes de culture algériens. La nécessité d'ouvrir des annexes du CCA dans les principales villes françaises où se concentrent les populations algériennes et d'organiser des activités et des spectacles itinérants, a été soulignée par plusieurs intervenants. Auteur prolifique dont les oeuvres sont traduites dans 32 pays, Mohamed Moulessehoul, né en 1955 à Kenadsa, dans la région de Béchar, s'est surtout distingué par ses romans traitant de la décennie noire comme A quoi rêvent les loups? du Seigneur et Les agneaux, avant de se consacrer à des thématiques universelles comme les conflits en Afghanistan et en Irak (Les hirondelles de Kaboul) et (Les sirènes de Baghdad) ou encore la question palestinienne (L'attentat). Sa production est également enrichie par une autobiographie, L'Ecrivain, dans laquelle il a raconté son enfance et son passage à l'école des cadets de l'ANP et par un essai, L'imposture des mots, dans lequel il répond à ses détracteurs. Un de ses romans, Morituri, a été adapté au cinéma par Okacha Touita. Le film a été financé dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe». Au coeur de la démocratie, il existe une règle simple qui est de considérer un homme en tant que tel, quel qu'il soit. La voix du savant a la même valeur que celle du paysan qui cultive son champ. Autrement dit, l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. C'est pourquoi leur l'expérience, nous sera d'un très grand apport, pour structurer cette brève analyse autour des facteurs de réussite et des défis.