La victoire du Mouloudia d'Alger, hier, dans le derby algérois, face à son rival usmiste, a été double, et pour cause : non seulement les hommes de Mekhazni ont pris le meilleur sur leurs adversaires, avec l'art et la manière, sur le terrain sportif, mais ils ont gagné également la bataille des coulisses en exerçant une pression terrible sur la Ligue nationale de football (LNF) qui a fini par suspendre Issaâd Bourahli à titre conservatoire avant son passage devant la commission de discipline. En se réunissant hier dans la matinée, les membres de la LNF ont examiné le rapport de M. Boukedjar, l'arbitre de la rencontre USMA-ASO, disputé jeudi au stade Omar-Hamadi, où il est notifié clairement que Bourahli a agressé l'officiel du match. Une source fiable et bien informée nous a indiqué que c'est Rachid Marif, actuellement en mission en Bosnie, qui serait intervenu en personne auprès de hautes autorités afin que l'affaire Bourahli soit traitée avant le match pour éviter, nous dit-on, des risques d'embrasement ou de dépassements de la part de supporters. Ce qui explique la rapidité d'exécution des membres de la LNF qui ont fini par céder devant la pression exercée par les dirigeants mouloudéens en suspendant Bourahli à trois heures du derby, et ce, en s'appuyant sur le cas du gardien de l'OMR Ferradji qui avait agressé la saison dernière le président de la JSK, Moh-Chérif Hannachi. Avec cet épisode qui frôle le ridicule, la LNF prouve, encore une fois, qu'elle est incapable de gérer les affaires du football puisque cédant chaque fois à la direction d'un vent. Et hier, c'est celui du Mouloudia qui a fait son effet. D'autant que la veille, les membres présents de la LNF estimaient qu'ils manquaient des compléments d'information à ce dossier renvoyant son examen à une date ultérieure. Il a fallu donc une intervention «d'en haut» pour faire aboutir la suspension de Bourahli, au moment où Saïd Allik rentrait à Alger de son voyage au Caire où il a assisté au tirage au sort de la phase des poules de la Ligue des champions des clubs arabe. Le président et les dirigeants de l'USMA sont tombés des nues, pour une fois ils ont subi le diktat de leurs voisins et rivaux mouloudéens. Par ailleurs, les Usmistes qui se sentent lésés, ont juré de ne pas se taire.