Résumé de la 5e partie n Arrivé à la fin de ses 7 années de pénitence, le Roi des roi, alias le charbonnier, double la mise sur tout ce qui est exigé par le Cadi dans la dot... Le Prince entendit le cri du muezzin. Il se précipita à la mosquée, monta au minaret, vit sa ville encerclée, dépêcha immédiatement une délégation de ministres aux assiégeants pour leur demander des explications. Les parlementaires envoyés reconnurent en tête de l'armée royale le charbonnier et vinrent en rendre compte à leur maître. Celui-ci fit alors ouvrir toutes grandes les portes de la ville pour acclamer le septième gendre, Roi des rois, devant lequel tous s'inclinèrent jusqu'à terre. Le Prince qui souhaitait jeter une clarté sur ce qui s'était passé antérieurement, demanda aux prétendants : «Comment avez-vous pu obtenir les pommes du jardin de «'Alia bent Mansour-chaqq-sb'a-bohour» ? — Sire, c'est un derviche qui nous les a données. — Et comment avez-vous eu le lait de la «chamelle-qui-allaite-son-petit» ? — Sire, c'est le même derviche qui nous l'a procuré. — Et comment avez-vous pu transformer la montagne en plaine ? — C'est toujours le derviche, Sire qui l'a aplanie !» Alors le Roi des rois s'avança et dit : «Le derviche c'était moi… — Quelle preuve en donnez- vous ? dit le Prince. — Que mes compagnons étendent leurs mains et montrent leur petit doigt... Qu'ils montrent aussi leurs oreilles et nous verrons si elles sont complètes.» Les six prétendants étaient aussi honteux qu'au jour où le derviche leur avait confisqué leurs harnais et où ils avaient dû revenir sans selle et sans étriers. Le Prince était dans la joie que tout cela se termine de façon si heureuse. Le Cadi fit compter les six dots apportées par les prétendants des filles aînées. Il fit aussi collationner la septième dot. Quand il eut fini de compter, le Roi des rois demanda : «C'est tout, Cadi ? — C'est tout. — Non. Il manque une gifle.» Et le Prince ordonna que le cadi qui avait giflé le charbonnier eût le poignet coupé. De grandes fêtes eurent lieu pour toutes ces noces. Le Prince qui, grâce à sa fille cadette, avait l'honneur de rentrer dans la famille du Roi des rois, se félicitait en lui-même de ce que sa fille ait su un jour ouvrir son oreille et son cœur au son timide d'une flûte si modulé par un charbonnier malheureux.