Résumé de la 4e partie n Le roi des génies fait subir un dernier test au prince avant de lui accorder la main de sa fille Hita Col d'Argent... Elle (Hita Col d'Argent) est pourtant sur la place et, si tu ne la trouves pas, tu sais ce qui t'attend. — Sire, dit le prince, puis-je, sans offenser Votre Majesté, lui demander de bien vouloir se lever de son trône. Le roi donna des signes d'agitation, mais il se leva. — Grand merci, dit le jeune homme, et maintenant pouvez-vous demander à vos serviteurs de lever la plaque de bronze sur laquelle repose votre trône ? — Hita, ma fille, dit le roi, quatre-vingt-dix-neuf hommes qui voulaient t'épouser sont morts, celui-ci va t'emporter. La plaque fut descellée et dessous, dans une grande pièce souterraine, illuminée de mille lustres, parut Hita Col d'Argent. Toutes les jeunes filles se récrièrent devant sa beauté. Quand la belle-mère du prince apprit qu'il avait aussi ramené la fille du roi des génies, elle lui écrivit une troisième lettre : «Maintenant, y disait-elle, il ne manque rien à ton bonheur. Mais tu manques au bonheur de ton père et au mien, car nous sommes vieux ; il est temps que tu reviennes reprendre ta place parmi nous et, un jour, hériter du royaume.» Le prince cette fois était décidé à ne pas l'écouter. — Et pourquoi ? dit Hita. C'est un bon conseil que la reine te donne. — La reine me hait. C'est un nouveau piège qu'elle me tend et cette fois je n'y échapperai pas. — Cela, dit Hita, c'est mon affaire. Blanche-Colombe t'a fait conquérir Aïcha des Roums. Aïcha t'a donné les moyens de me gagner, je vais te faire rentrer dans ton pays. La nuit même, pendant que le prince dormait, Hita appela les génies, serviteurs de son père : — Vous allez prendre cette maison, dit-elle, et avant l'aube, la déposer sur la colline qui domine le palais du roi mon beau-père. Les serviteurs aussitôt levèrent la maison, l'emportèrent dans les airs et allèrent la déposer sur la colline. A l'aube, quand le muezzin monta sur le minaret de la mosquée qui dominait la ville, pour appeler à la première prière du jour, il vit la haute maison dressée fièrement à l'endroit où la veille encore il n'y avait rien. Il allait, comme de coutume, prononcer la formule consacrée : — Dieu est grand Mais, dans sa surprise, il cria : — Dieu ! la merveille ! Tous les hommes du palais l'entendirent et le roi envoya voir si le muezzin n'était pas devenu fou. On revint lui dire qu'effectivement un miracle s'était produit pendant la nuit et, comme il y croyait à peine, on le mena sur une terrasse du palais d'où on lui montra la maison, surgie de terre ou tombée du ciel en une nuit. Le roi n'en croyait pas ses yeux. — Il faut que j'aille voir cela de près, dit-il. Et il partit, suivi de ses serviteurs. Devant la porte un beau jeune homme attendait avec, à sa gauche, un Noir herculéen et, à sa droite, un lion qui n'avait même pas de laisse. Le jeune homme s'avança. — Que mon père soit le bienvenu dans ma demeure ! dit-il. — Etranger, dit le roi, vous êtes bien audacieux de vous adresser à moi en ces termes. Qui êtes-vous et qui vous autorise à m'appeler votre père ? — Je suis le fils que vous avez chassé ! Le prince alors conta tout ce qui lui était arrivé depuis le jour où là haine de la reine l'avait fait exiler. (à suivre...)