Etat des lieux n Avec tous les problèmes liés à la congestion de la circulation, Alger réussit à se maintenir, depuis 15 ans, en tête de liste en enregistrant annuellement le plus grand nombre d'accidents sur tout le territoire national. «Il y a quatre jours où il est difficile de circuler dans la capitale : le jeudi, le samedi, le dimanche et le mercredi», affirme un chauffeur de taxi. Le jeudi, c'est tout le monde qui rentre chez soi après une semaine de travail et le samedi matin c'est le grand retour. Le dimanche et le mercredi sont des journées de réception dans les administrations publiques. Quand on connaît le taux de concentration des services dans la première ville du pays, il est aisé de se faire une idée de ce que peuvent signifier réellement les déplacements en véhicule dans la ville. C'est qu'à Alger, l'état de la circulation automobile a atteint un point de non-retour. «On assiste depuis 2000 à la saturation du réseau routier», disait déjà en 2005, le directeur des transports de la wilaya, Yahia Bendjoudi. Au courant de la même année, le wali en tournée dans la ville, s'emportait : « ça me fait mal de voir 600 000 véhicules entrer chaque jour à Alger.» Aujourd'hui, ce nombre pourrait être porté à 650 000 voitures. Ce ne sont pas uniquement les visiteurs qui gênent le trafic. Selon les statistiques officielles, sur les quatre millions de voitures qui composent actuellement le parc automobile national, près d'un million circulent à Alger, soit 25%. Des chiffres qui donnent à réfléchir. Paradoxalement, ce n'est que depuis deux ans que cette question est vraiment prise au sérieux, c'est-à-dire au moment où le problème de la saturation du réseau a atteint son apogée. Mais comme disent les spécialistes en management : «Quand c'est urgent, c'est déjà trop tard !» Mais il faut peut-être tout simplement s'armer de patience puisque les responsables du secteur promettent des jours meilleurs. Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a promis de livrer, avant la fin 2007, tous les projets en cours dans la capitale, relevant de son secteur. «L'amélioration effective des conditions et des moyens de transport des voyageurs dans la capitale sera notable à partir de 2008», a, pour sa part, affirmé Yahia Bendjoudi, directeur des transports de la wilaya. Il compte sur la mise en activité du tramway et du métro. Tout compte fait, 2008, c'est dans quelques jours.