Désorganisation n En ville, les piétons ralentissent considérablement la fluidité du trafic en traversant sans respecter les feux tricolores et les passages cloutés. Dans les centres urbains, outre la saturation du réseau routier, la circulation automobile est confrontée à un autre facteur aggravant : le comportement des piétons. «C'est l'anarchie totale !» crie un conducteur dont la voiture est bloquée au milieu d'une marée humaine à la place Maurétania (Alger-Centre). Ici, des milliers de personnes transitent pour gagner la gare routière Béziers. On circule dans tous les sens, sur les trottoirs et même sur la chaussée. Les automobilistes prennent leur mal en patience, mais certains foncent sur la foule pour l'obliger à libérer le passage. Cette situation n'est pas propre à la place Maurétania. D'autres artères et carrefours connaissent le même problème. C'est le cas de la rue Didouche-Mourad, une des voies les plus fréquentées du centre-ville par les piétons. Le comportement des passants a poussé les autorités à délimiter un couloir où les chauffeurs sont tenus de circuler à faible allure. Seulement, ces trottoirs, aussi larges soient-ils, s'avèrent trop exigus pour contenir toutes la foule. Empiéter sur la chaussée est ainsi devenu un comportement des plus habituels. Les feux tricolores, eux, ne signifient quasiment rien au rond-point de la Grande-Poste. La priorité est toujours aux piétons. Ces derniers ne s'arrêtent ou ne reculent que quand ils voient des véhiculent foncer sur eux. A la Casbah et à Bab El-Oued, la situation est encore plus critique. Plusieurs routes sont interdites à la circulation automobile. C'est le cas de la rue Bab El-Oued, à la Basse-Casbah, qui relie la place du lycée Emir-Abdelkader à la rue Bab Azzoun en traversant la grouillante place des Martyrs. Cet axe est quotidiennement occupé par les trabendistes qui n'acceptent de libérer momentanément le passage que sur intervention des services de sécurité. Même situation aux environs de la mosquée Ketchaoua réputée pour son commerce informel de pain et de fruits et légumes. Les rues Bouzrina et Ali-Amar, relevant de la même commune, devraient être déconseillées aux conducteurs. Libérées à une certaine époque de ses vendeurs illégaux, elles viennent d'être reconquises. A Bab El-Oued, le problème de la congestion de la circulation se pose avec acuité au niveau du marché des Deux-Horloges et de ses environs. Les trottoirs étant squattés par les trabendistes, il ne reste, pour les piétons et les conducteurs, que la chaussée. Pourtant la réglementation est claire : le flâneur est tenu d'emprunter les accotements au risque de se voir infliger une amende de 200 à 300 DA. Une préoccupation majeure : comment amener les piétons à circuler sur les trottoirs ?