Consécration n Donné favori depuis plusieurs semaines, le Brésilien Ricardo Izecson dos Santos Leite, dit Kakà, a succédé à l'Italien et champion du monde Fabio Cannavaro en remportant le 52e Ballon d'or France Football. Il est le premier meilleur joueur élu par les 96 journalistes et membres du jury issus de tous les pays ayant participé au moins une fois à une phase finale de Coupe du monde. L'année 2007 restera à jamais celle de l'entrée du Ballon d'or France Football dans l'ère de la mondialisation après la décision de la rédaction parisienne du magazine spécialisé d'élargir le vote du meilleur joueur à un jury composé de 96 membres issus de tous les pays ayant participé au moins une fois à une phase finale de Coupe du monde. C'est une évolution de taille et elle est à l'air du temps. Il y a soixante ans (FF est né le 25 septembre 1947), la rédaction de France Football, journal culte du ballon rond en France et du monde baptisé depuis quelques années la «Bible du football», lançait ce prix récompensant le meilleur joueur européen évoluant dans un des championnats du Vieux continent. Le premier changement n'interviendra qu'en 1994 avec l'ouverture de cette récompense aux footballeurs non européens venus de tous les autres continents, mais évoluant sur le Vieux continent. Cette tendance lourde marque, encore une fois, les mutations que subit le sport-roi au niveau planétaire avec ses connotations économiques, financières, médiatiques et culturelles. Le Ballon d'or prend alors une autre dimension et se professionnalise en se dotant d'un règlement et d'une liste de 50 joueurs nominés considérés comme étant les meilleurs joueurs ayant marqué de leurs exploits une année calendaire de football. Et comme le hasard fait bien les choses, le premier joueur à inaugurer cette nouvelle ouverture sur le monde, en 1995, est le Libérien du Paris SG puis de l'AC Milan Georges Weah qui permit à des garçons comme Ronaldo (1997 et 2002), Rivaldo (1999), Ronaldino (2005) et Kakà (2007), tous des Brésiliens, de conquérir ce trophée. Avant eux, Pelé avait rêvé de décrocher cette belle récompense, la seule qui manquait peut-être à son riche palmarès. Des joueurs comme Maradona, qui avait évolué au FC Barcelone et à Naples, Romario à Eindhoven et au Barça ou notre Madjer national, qui avait fait les beaux jours du FC Porto, méritaient aisément ce titre en leur temps. Tout le monde regrette d'ailleurs cette «injustice» commise à l'encontre de leur immense talent. Ce n'était que partie remise puisque dès cette année, le Ballon d'or est décrété planétaire en élargissant son jury à tous les pays ayant participé au moins une fois à une phase finale de Coupe du monde. Il prend ainsi de la dimension et de la maturité en ratissant large les talents sur tous les continents sans distinction de frontières, de race ou de religion. Pas de représentant pour l'Afrique l La présence cette année de cinq joueurs évoluant ou ayant évolué une partie de l'année hors d'Europe, à l'image de l'Irakien Younis Mahmoud du club Qatari d'Al-Gharafa ou du Mexicain Guillermo Ochoa d'America Mexico en est la parfaite démonstration. Avec tout de même un grand oubli : l'Afrique, ce continent, qui n'a délégué aucun représentant pour la liste des 50 nominés de cette année et un Abou Treika, l'Egyptien du Ahly, par exemple aurait pu avoir sa place avec un cigare. Cela sera rattrapé à l'avenir, estiment les concepteurs et initiateurs de cette ouverture vers le monde. En attendant, le 52e Ballon d'or France Football, le premier qui consacre un footballeur et citoyen de ce village qu'est devenu le monde, fête Kakà, l'archange Brésilien de l'AC Milan. Un artiste de pure souche.