Nous avons croisé au marché Clauzel (Alger-centre) Younes Chaïb, ex-cadre à l'Onalait, gérant de plusieurs points de vente de produits laitiers et dérivés à Alger. Il est spécialisé dans les produits laitiers depuis près de 30 ans. «J'ai vu l'évolution de la consommation des Algériens durant tout mon parcours professionnel.» Ainsi, selon lui, le consommateur est passé du fromage rouge et du gruyère au lait et ses dérivés les plus simples, yaourts notamment, à cause de l'inflation, le changement de ses centres d'intérêt et d'autres préoccupations. A notre niveau nous avons constaté une grande régression de la consommation depuis notamment 2003. Il n'y a pas de moyens de contrôle. Les producteurs exagèrent et notre chiffre d'affaires est réduit, une augmentation quotidienne pratiquée surtout sur les produits d'importation sans contrôle du simple au double. Tant qu'on dépend des produits et matières premières d'importation, les prix continueront à augmenter. On n'a pas de producteurs mais des transformateurs. La qualité du produit ? C'est une autre paire de manches. Le consommateur ne sait pas ce qu'il consomme. il achète à des prix trop bas dans l'informel qui ne garantit aucune hygiène ni chaîne de froid», expliquera-t-il «Celui qui prenait de 1 à 2 sachets de lait selon lui en prend actuellement 4 et plus pour généralement les transformer seul en yaourt, fromage, flan .. Pourquoi cette subvention de l'Etat profite-t-elle à tout le monde ? Elle devrait être réservée aux démunis seulement !» Notre cadre nous informera qu'«un fromager algérien proposera bientôt une nouvelle gamme de fromages d'élevage naturels à 100% dénommés ‘'Iris'' moins chers et plus frais que ceux importés. Il a dû batailler pour pouvoir ouvrir son usine à Rouiba !»