Guerre n Sincèrement, il faut vraiment inventer des mots pour qualifier ce qui se passe en ce moment dans la maison mouloudéenne. C'est l'éternelle pagaille qui continue de faire la une des médias et ce déchirement qui ronge des dirigeants qui se livrent une guerre d'intérêts sans merci. Dans le même temps, l'équipe première subit de plein fouet ces soubresauts et s'enlise dangereusement dans les profondeurs du classement puisqu'au soir de la 17e journée et une défaite stupide face à l'ASO Chlef (0 à 1), le Mouloudia est presque relégable où il ne doit sa 12e place qu'à une meilleure différence de buts (-2 contre -4 par rapport au NAHD et au CABBA qui possèdent 19 points également). Ce n'est d'ailleurs pas le classement qu'ambitionnait la nouvelle équipe dirigeante lorsqu'elle avait triomphé l'été dernier lors de la seconde assemblée générale élective du club (la première ayant été avortée) qui a porté Sid-Ahmed Kercouche à la tête de l'association El-Mouloudia et donc du club. Tout le monde pensait alors que la sérénité allait revenir au sein du club qui devait se consacrer à ces grands chantiers (restructuration, mise à niveau…), ceux annoncés dans le programme du nouveau président, et à un projet sportif qui devait mener l'équipe première à jouer les premiers rôles en championnat. Malheureusement, après quelques semaines seulement de compétition et un mauvais recrutement durant l'intersaison, les résultats sont en dessous des attentes des supporters qui décidèrent de boycotter, et pour la première fois dans l'histoire du club, de façon ouverte et pour longtemps leur équipe et surtout ses dirigeants. Des dirigeants plus prompts à se donner à un mauvais spectacle à travers une guerre des tranchées, le tout relayé par une presse qui ne demande que ça pour alimenter ses chroniques et ses caisses. Ce qui s'est passé mardi dernier au siège – de la honte – du club à Chéraga est le énième épisode d'un mauvais goût lorsqu'une bande de soi-disant supporters a fait irruption au troisième étage de l'édifice pour faire avorter un tour de table provoqué par le président Kercouche et qui devait réunir le comité directeur, les membres de la section football et le comité des sages que préside un Rachid Marif curieusement passif devant ce qui se passe. Le comité des sages, sentant le coup de grisou, préfère ne pas déléguer ses membres, au moment où de graves incidents émaillent une réunion qui a avorté puisque du «renfort» a été appelé par le comité directeur pour contrer l'irruption énergique des partisans de la section football. Dans ce brouhaha, le secrétaire du club et président de la commission des sports, Mehdi Aïzel, sort de son mutisme et accuse ouvertement Djamel Rachedi, le porte-parole du club, d'hégémonie et de gestion à la hussarde des affaires du club. Il fait même des révélations sur la façon qu'ont certains dirigeants d'emprunter de l'argent au club et de faire des affaires au détriment de l'intérêt suprême du Doyen. C'est le clash ! Invité à intervenir, le président Kercouche déclare sur les ondes de la radio que seul le comité directeur et lui-même qui gèrent le club, en témoignent tous les PV des réunions et des décisions prises jusqu'à maintenant par l'équipe dirigeante. Il annonce dans la foulée que le porte-parole du club est démissionnaire et que cette tâche revient à lui seul et que le membre du comité directeur qui a ameuté ses partisans pour une démonstration de force à la villa de Chéraga risque de lourdes sanctions.