Le mobile ? 90 millions de centimes, 2 000 FF et 90 grammes d?or disparus du coffre de l?hôtel. Sept avril 1999. Un homme d?une cinquantaine d?années, assez corpulent, le propriétaire de l?hôtel, fait des va-et-vient et redouble d?inquiétude à chaque fois que son regard s?attarde sur l?horloge du patio. Il est 19 heures, le soleil descend rapidement, mais Maâmar, le vieux gardien, n?a toujours pas donné signe de vie. Où est-il donc passé, lui si conscencieux ? Il n?est pas malade puisqu?à 14 heures, installé à son poste, il chantonnait gaiement tel un gamin. De plus, il ne s?absente jamais sans avertir son patron. Il lui est arrivé quelque chose. Noureddine en est plus que certain ! Quelque chose qui n?a pas encore de nom. Nouredine se lève et va vers des clients qui lui parlent depuis déjà une dizaine de minutes sans qu?il ne se rendre compte, absorbé par ses lugubres pensées. Il leur explique qu?il n?y a plus de chambres libres et en profite pour jeter un coup d??il dehors : point de Maâmar ! Il est 20 heures et cette fois-ci, c?est la panique : le gardien est introuvable. Il ne reste plus que la chaufferie de l?hôtel. Quelques minutes plus tard, Nouredine, effondré, avoue à la police qu?il n?aurait jamais dû y mettre les pieds tant il a été choqué par le macabre spectacle qui le figea sur place : le vieux Maâmar était là, allongé sur le sol, pieds et poings liés, un ruban adhésif sur la bouche comme si on voulait l?empêcher de crier. Ses yeux, si rieurs d?habitude, exprimaient le désarroi, la peur, et ils n?avaient plus cette lueur que beaucoup de gens aimaient chez lui. Il était mort asphyxié. Mais enfin, qui pouvait en vouloir à ce vieillard charmant qui passait le plus clair de son temps à son poste, accroché à son fameux et vieux transistor qui ne le quittait jamais ? Il voulait tellement se montrer digne de la confiance que mettait en lui le propriétaire de l?hôtel qu?il ne ratait aucune occasion pour lui rendre service. Qui est l?assassin ? A ce sujet, Nouredine aurait voulu ne jamais connaître la vérité. Il s?effondre lorsqu?on lui annonce que les criminels sont au nombre de trois : ses deux neveux et un ami commun ! Le mobile du crime ? Les 90 millions de centimes, les 2 000 FF et les 90 grammes d?or disparus du coffre de l?hôtel le jour même du drame. Trois complices qui n?ont pas hésité à commettre un crime odieux, profitant de l?absence du propriétaire de l?hôtel. Maâmar les a surpris et il en a payé le prix. Le procureur de la République met en évidence la préméditation, l?infraction et le meurtre réprimés par la loi, conformément à l?article 263 du Code pénal? L?un des neveux de Nouredine est condamné à quatre ans de prison pour complicité, alors que les deux autres criminels écopent de la peine capitale, malgré les tentatives des six avocats présents qui essayèrent vainement de disculper les trois accusés.