L'Algérie n'est pas à la CAN-2008. C'est connu et rabâché. C'est la seconde fois que les Verts ou les Fennecs, pour rester tendance, ratent le grand rendez-vous continental du football des nations. Beaucoup regrettent cette absence, les Algériens en premier évidemment, mais aussi les autres. Tous ceux qui se souviennent de ce jeu chatoyant, qui enchantait les foules africaines, interprété par plusieurs générations de joueurs doués et surdoués qui se sont succédé sur les terrains d'Afrique, inscrivant de belles pages d'histoire. Mais comme cette dernière appartient au passé, eh bien ces pages restent soigneusement au rayon des souvenirs sur lesquelles on revient de temps à autre pour se dire qu'on était quelque chose et pour se convaincre qu'on peut le redevenir, si bien sûr ….. Au Ghana, l'Algérie sera malgré tout représentée par quelques ambassadeurs qui soigneront son image et son rang en attendant son grand retour. On retrouve ainsi le trio d'arbitres choisi par la CAF pour officier quelques rencontres de cette 26e édition de la CAN, en l'occurrence, Mohamed Benouza et Djamel Haïmoudi, comme directeurs de jeu, et l'inamovible Brahim Djezzar comme arbitre assistant. Et déjà une satisfaction à ce niveau en entendant dans les travées et chez les officiels de la tribune d'honneur de l'Essipong Sports Stadium de Sekondi cette phrase qui résume tout : «Il est bon ce Benouza !» en référence à la prestation remarquable de notre arbitre international lors du choc Côte d'Ivoire – Nigeria. Tout en étant fier, on se posait en même temps des questions sur ce qu'endurent Benouza et nombre de ses pairs dans notre championnat en carton, le 63e au monde. Entre suspicions, pressions, accusations et agressions, les Benouza s'en remettent à la CAN pour faire valoir leur statut et leur vrai niveau. Nul n'est prophète en son pays, et Benouza l'a traduit sur le terrain en gérant de main de maître la première grande affiche du groupe B en compagnie de son ami Djezzar, également irréprochable, sans frémir ni faiblir devant les stars que sont les Drogba, Kalou et autres Taïwo. Haïmoudi, l'autre vieux routier, ne sera pas loin de son compatriote en matière de maniement du sifflet. Outre Mohamed Raouraoua, membre du Comité exécutif de la CAF et ambassadeur très actif au sein de la sphère décisionnelle, et quelques autres têtes, comme le Dr Yassine Zerguini ou Mohamed Mecherara, des joueurs nous ont rappelé l'Algérie à ce rendez-vous de la CAN, comme Wassiou Oladikpupo, l'international béninois de la JS Kabylie qui a fait son entrée avant-hier au cours du match de sa sélection contre le Mali. Le meneur de jeu Kabyle aurait pu croiser le Mouloudéen Moussa Coulibaly, mais son entraîneur a préféré le laisser sur le banc de touche. Sans oublier l'autre défenseur, le Camerounais Jules Augustin Binya, aujourd'hui au FC Benfica Lisbonne, mais qui a fait un passage remarqué au MC Oran, passant même la nuit dans un Hammam et mangeant à la soupe populaire lors d'un ramadan, raconte-t-on du côté d'El-Hamri ! Binya, avec son crâne doré et son pied devenu un peu plus tranchant (il a été suspendu par l'Uefa à la suite d'une agression sur un joueur écossais en Champions League) a pris sa place hier dès la 37e minute de Cameroun - Egypte en remplacement du Lillois Makoun et écopé d'un carton jaune pour jeu dangereux. Malgré cela, il nous a rappelé le pays.