Photo : S. Zoheir Par Moumene Belghoul Algérie-Egypte de demain 7 juin 2009 aura incontestablement, et ce jusqu'à la dernière seconde du match, l'odeur du soufre. C'est que la confrontation entre dans la compétition qualificative pour le tournoi le plus prisé de la planète : la Coupe du monde de football. Cependant, un argument supplémentaire plaide pour la transcendance. La grande messe du sport le plus populaire au niveau mondial aura lieu pour la première fois de l'histoire en terre africaine. Rater un rendez-vous pareil sera synonyme de grande désillusion. Et le sentiment de regret ne quittera pas de sitôt les recalés du continent noir. Le hasard de la compétition a fait en sorte que deux pays d'Afrique du Nord, et non des moindres, se doivent de concourir pour un seul ticket dans l'objectif d'accéder au «bonheur sud-africain». Sans vouloir diminuer de la valeur de l'autre pays du groupe, la Zambie, terre productrice de l'immense Kalusha Bwalya (la Zambie accueillera, aujourd'hui, à Chililabombwe le Rwanda) ou les étonnants rwandais, la confrontation entre l'Algérie et l'Egypte sera sans conteste très suivie en Afrique et dans le monde du football. La rencontre de demain à Blida est probablement le match phare de cette deuxième journée des éliminatoires conjointes comptant pour la CAN angolaise et le Mondial sud-africain. Avec un explosif Cameroun-Maroc à Yaoundé. Les Pharaons partent, certes, favoris dans ce groupe C. L'équipe égyptienne est le tenant du titre de la CAN (Coupe d'Afrique des nations) arraché l'année passé en terre ghanéenne pour la seconde fois consécutive. Cependant, la supposée prédominance reste plus de l'ordre du théorique. L'Algérie avec les potentialités actuelles possède amplement les capacités de se qualifier au Mondial africain et être présente parmi le gotha. Le recul de notre football sur la scène continentale est plus imputable à la désorganisation qu'aux qualités intrinsèques de nos footballeurs. Assurément, les rencontres opposant l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte gardent une marque singulière. De type derby, les confrontations footballistiques entre nations d'Afrique du Nord revêtent un plus sur le plan populaire qui transcende le caractère purement sportif. Contrairement à ce qui pourrait transparaître sur la différence notable entre les deux équipes nationales, l'historique des rencontres entre l'Algérie et l'Egypte démontrent un équilibre quasi parfait, matchs amicaux compris. Après une amère défaite algérienne au Caire (5-2), en éliminatoires de Coupe du monde, les Fennecs ont eu le loisir de savourer leur revanche. Juillet 2001 à Annaba, un match qui fera beaucoup parler de lui notamment sur les bords du Nil. L'Algérie, déjà éliminée, empêche l'Egypte de partir en Coupe du monde au Japon-Corée du Sud. En Egypte, la «résistance» de l'Algérie, qui n'avait plus rien à gagner dans cette compétition, a été ressentie comme un poignard dans le dos des «frères». C'est finalement le Sénégal de Hadji Diouf qui passera grâce à l'esprit de l'équipe algérienne qui a sportivement joué le jeu. La dernière confrontation en date entre les Fennecs et les Pharaons était dans le cadre du 1er tour de la CAN tunisienne en 2004. L'Algérie de Saadane dans la peau de l'outsider, comme pour le match de demain, dama le pion à une équipe égyptienne favorite au sacre. La chevauchée d'un certain Achiou est restée longtemps en travers de la gorge des commentateurs sportifs égyptiens. Demain, au stade Tchaker, cet énième Algérie-Egypte de football fera indubitablement office de tournant dans l'avenir des deux nations dans l'aventure vers l'Afrique du Sud. Chaque point glané aura son pesant d'or. Pour faire partie de l'élite mondiale. Et s'ouvrir les portes de l'histoire.