A la faveur de l'ouverture du marché algérien, des différents accords d'associations notamment avec l'union européenne et des négociations pour l'adhésion à l'OMC, les douanes algériennes se retrouvent devant l'impératif d'opérer leur mue. Un manque d'effectif important est déploré. «Pour pouvoir faire son travail convenablement, il faudrait qu'on passe à 20 000. Donc, il faut 5 000 à 6 000 agents supplémentaires», la révélation faite ce matin par le directeur général des douanes sur les ondes de la radio chaîne III, n'est pas surprenante au regard des nouveaux défis qui attendent la corporation à la faveur de l'ouverture du marché algérien sur de nouveaux horizons. La ratification de l'Algérie de l'accord d'association avec l'union européenne, les différents accords d'association ainsi que les négociations pour l'adhésion à l'Omc font qu'une mue importante attend les douanes algériennes. D'ailleurs, un plan de modernisation 2007-2010, établi par l'administration des douanes, a été approuvé par le ministre des finances. Dans ce plan, le volet ressources humaines joue un rôle prépondérant, «il faut former de nouveaux douaniers mais aussi ceux qui existent sur le terrain pour les rendre beaucoup plus professionnels. Devant les enjeux et les nouvelles adhésions de l'Algérie, il faut que le douanier soit préparé à ces échéances». Au niveau des infrastructures Mohamed Abdou Bouderbala considère l'administration des douanes comme «le parent pauvre». «Il faudrait que tout un plan d'infrastructures soit mis en place pour pouvoir installer les mêmes conditions de travail que ses collègues étrangers». Outre les moyens humains et matériels tels les scanners et les moyens aériens, le DG précise que du nouveau a été introduit dans le plan de modernisation concernant les procédures. «Des procédures ont été mises en place pour sécuriser la chaîne logistique, mais aussi pour rendre transparent le dédouanement et qu'il y ait un contrôle approprié.» Dans le même ordre d'idées, un nouveau code des douanes est prévu pour cette année. «Il y aura un nouveau code des douanes qui reprend ce qui existe dans le code actuel, il sera complété par de nombreuses mesures déjà prises dans les lois de finances de ces dernières années (2004, 2005, 2006, et 2007). Ces mesures seront intégrées dans le code des douanes pour qu'il y ait uniformisation de la législation et intégration de nouvelles choses telles la lutte contre le blanchiment d'argent, la lutte contre la contrefaçon…». Notons que l'opération de modernisation des douanes est estimée à «10 milliards de dinars». C'est un premier coût qui pourra couvrir d'ici à 2010 les principaux besoins de l'administration douanière. S'agissant de la lutte contre la corruption M. Bouderbala informe que le nouvel organigramme de l'administration des douanes contient en son sein la création de l'inspection générale des services «qui va s'occuper de vérifier et contrôler non pas les marchandises mais les personnels, les travailleurs et les fonctionnaires des douanes». Marchandises dans les ports, pas plus de 4 mois l Revenant sur la mesure de levée de marchandises en souffrance dans les ports au bout de 4 mois, M. Bouderbala dira : «C'est une mesure qui existe, aujourd'hui, dans le code des douanes, il faudrait que ce soit appliqué. D'ailleurs, la loi de finance pour 2008 a aggravé les sanctions» en justifiant la chose par le fait que «le port ne peut pas être un endroit de dépôt». Plus explicitement et exemple à l'appui, «le seul port d'Alger traite entre 500 et 700 conteneurs par jour. Vous imaginez si ce port se transforme en aire de stationnement pour marchandises. Ce sera l'asphyxie totale des sites de commerce extérieur ou bien qui passe par Alger». C'est pour cela que «le droit fixe à 21 jours le délai pour dédouaner la marchandise. Au-delà de 21 jours, il y a 4 mois qui sont encore offerts à l'importateur pour régler ses problèmes et récupérer sa marchandise. Au-delà de ce délai, cette marchandise devient tout simplement propriété de l'administration des douanes qui est en droit de la vendre aux enchères publiques. Donc, l'importateur ne peut réclamer que le reliquat des ventes du produit de la vente aux enchères».