Le représentant permanent adjoint de l'Italie à l'organisation mondiale du commerce (OMC), Giovanni Umberto de Vito, a regretté que des pays comme l'Algérie, qui est en négociations depuis dix-huit ans, n'aient pas encore finalisé leur adhésion à cette institution internationale. Le dixième round de négociations bilatérales entre l'Algérie et l'organisation mondiale du commerce se tiendra, selon des sources concordantes, en mai prochain à Genève. Ce round sera consacré, confient nos sources, à l'examen du projet de rapport élaboré par le groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'OMC et les réponses aux dernières questions écrites émanant essentiellement des représentants de l'union européenne et des USA. Ces questions ont porté notamment, indiquent-ils, sur la protection de la propriété intellectuelle, l'ouverture du secteur des services, la normalisation, la qualité, l'agriculture, l'énergie et la réforme du secteur bancaire. Ces sujets reviennent régulièrement lors des négociations bilatérales entre les experts algériens et le groupe de travail de l'OMC, précise-t-on. Une rencontre plurilatérale sur l'agriculture est prévue, selon les mêmes sources, à Genève en vue d'étudier les différents aspects liés à la politique nationale agricole dont les avantages octroyés aux agriculteurs algériens dans le cadre du plan national de développement agricole(PNDA). Le niveau de subventions accordées aux agriculteurs ne dépasse pas 4%, soit un niveau inférieur au seuil minimal admis par l'OMC, à savoir 10%, expliquent-ils. Ceci étant dit, le représentant permanent adjoint de l'Italie à l'organisation mondiale du commerce (OMC), Giovanni Umberto de Vito, a plaidé, selon l'APS, en faveur de l'adhésion rapide de pays méditerranéens, dont l'Algérie, au sein de cette institution internationale. Ce diplomate a déclaré : “Je pense que des pays comme l'Algérie, la Libye, le Liban et la Syrie devraient adhérer rapidement à l'OMC”, soulignant que “cette adhésion leur permettra de mettre en place un important processus de réformes économiques”. Le diplomate italien estime que “l'adhésion de ces pays est fondamentale, non seulement parce qu'ils ne peuvent pas prendre de décisions dans le commerce mondial sans l'aval des grands pays, mais elle permettra également un mouvement des investissements et une augmentation des transactions financières”. Il a regretté que des pays comme l'Algérie, qui est en négociations depuis dix-huit ans, n'aient pas encore finalisé leur adhésion à l'OMC. L'Algérie est considérée, aujourd'hui, comme le plus vieux pays négociateur avec l'OMC, puisqu'“elle a formulé sa demande d'accession en 1987”. Le processus d'accession a été freiné principalement par la situation politico-sécuritaire des années 1990, le retard pris dans la mise en œuvre des réformes économiques et l'adaptation du dispositif réglementaire et législatif aux règles de l'OMC. À cela s'ajoute l'absence de visibilité politique sur la conduite de l'économie nationale. Ce retard risque encore d'être “préjudiciable” pour les entreprises algériennes, car “la majorité d'entre elles ne sont pas bien outillées pour évoluer dans un environnement concurrentiel”. Là encore, les chefs d'entreprise ne sont pas impliqués ou consultés par les pouvoirs publics afin de les préparer à l'étape suivant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Et pour cause, c'est l'entreprise qui est appelée à mettre en œuvre les engagements de l'Etat vis-à-vis de l'OMC. L'expérience de l'accord d'association signé avec l'union européenne demeure révélatrice des faiblesses de l'entreprise algérienne face à la concurrence étrangère. Les chefs d'entreprise ont déploré l'absence de concertation chez les pouvoirs publics avant la conclusion de l'accord d'association avec l'UE. Certains opérateurs économiques ont relevé que “l'accord d'association signé avec l'UE reste en faveur des pays européens” en rejetant, notamment, le système de FIFO “premier arrivé, premier servi” appliqué aux exportations européennes vers l'Algérie. La réussite du processus d'accession à l'OMC est liée essentiellement à la préparation des entreprises algériennes pour la mise en œuvre des engagements pris vis-à-vis de cette institution internationale. Faïçal Medjahed