Les couples algériens sont de plus en plus nombreux à divorcer. Le taux de séparation atteint les 50%, une véritable catastrophe. Ces divorces s'expliquent beaucoup par le changement du contexte social et économique. Dans un pays conservateur – l'Algérie – les nouveaux mariés sont encadrés par la famille qui, en cas de tension, sert de médiatrice pour arrondir les angles et ramener les époux à la raison. Le manque de logements incite aussi à plus de retenue : en cas de divorce, la femme retourne souvent chez ses parents et change une prison pour une autre. Au Canada, l'égalité entre l'homme et la femme est une pierre de voûte de la société. Devant le juge, il n'y a pas de différence entre les sexes. Le juge rend sa décision en toute connaissance et impartialité. Si l'homme est condamné à verser une pension alimentaire, il ne peut pas s'y dérober ; le montant étant prélevé automatiquement à même le salaire. Beaucoup de divorces sont la cause de violences conjugales exercées par le mari contre la femme : Djamila a été souvent tabassée par Chakib, son époux. Elle avait trouvé du travail, lui était resté sans emploi. Elle était à l'extérieur, il était à la maison. Finalement, les choses ont dégénéré. Après une ultime dispute, particulièrement violente, Djamila a choisi de reprendre sa liberté : «Je n'ai jamais porté plainte contre mon mari. Ce n'est ni dans mon éducation ni dans ma culture. Mais nous avons divorcé. Mon mari est reparti sur Alger. Il y a un an, j'ai acheté un petit logement. J'ai arrangé une chambre pour ma fille. Elle m'a demandé si elle pouvait mettre une photo de son papa. Elle l'a toujours adoré. Autant il était violent avec moi, autant il était gentil et doux avec elle. Jamais il n'a levé le petit doigt sur elle. Nous aurions pu être une famille. C'est dommage.»