Résumé de la 40e partie n Brian avoue à Alvirah qu'il a laissé Fiona seule dans l'appartement, après une conversation au sujet de sa nouvelle pièce... J'ai cédé, ne voyant aucun mal à laisser Fiona seule et à m'en aller tranquillement travailler chez moi. La dernière fois que je l'ai vue, il était à peu près midi, et elle était assise sur ce canapé. — Savait-elle que tu avais laissé un exemplaire de ta nouvelle pièce ici ? demanda Alvirah. — Bien sûr. Je l'avais sorti du tiroir de la table en prenant mes notes.» Il désigna la table de l'entrée. «Il est resté dans ce même tiroir.» Alvirah se leva, se dirigea rapidement vers la table et ouvrit le tiroir. Comme elle le craignait, il était vide. Emmy Laker était affalée, immobile, dans le gros fauteuil club de son studio du West Side. Depuis qu'elle avait appris la mort de Fiona Winters par le bulletin de sept heures, elle avait essayé de joindre Brian. Avait-il été arrêté ? Oh, mon Dieu, non, pas lui ! Que puis-je faire ? Désespérée, elle regarda les bagages posés dans un coin de la pièce. Les bagages de Fiona. La sonnette avait retenti la veille à huit heures et demie du matin. Elle avait à peine eu le temps d'ouvrir la porte que Fiona était entrée en trombe. «Comment peux-tu vivre sans ascenseur ? avait-elle demandé. Heureusement, un gosse faisait une livraison et m'a monté tout mon barda.» Elle avait laissé tomber ses valises et allumé une cigarette. «Je suis arrivée par le vol de nuit. Quelle erreur de ma part d'avoir accepté ce film ! J'ai envoyé le metteur en scène sur les roses et il m'a virée. J'ai téléphoné à Brian mais il est injoignable. Sais-tu où il se trouve ?» A ce souvenir, la rage bouillonna en Emmy. Il lui semblait encore voir Fiona à l'autre bout de la pièce, son halo de cheveux blonds, son collant moulant à la perfection chaque centimètre de sa ravissante silhouette, ses yeux de chat pleins d'insolence et d'assurance. Fiona était tellement sûre de son pouvoir sur Brian, même après la façon dont elle l'avait traité, pensa Emmy, se rappelant son désespoir pendant ces longs mois où Brian ne quittait pas Fiona d'une semelle. Fiona serait-elle arrivée à ses fins ? La veille, Emmy avait envisagé cette possibilité. Fiona n'avait cessé de composer le numéro de Brian jusqu'à ce qu'elle parvienne à le joindre. Après avoir raccroché, elle avait dit à Emmy : «Tu ne vois pas d'inconvénient à ce que je laisse mes bagages ici ? Brian doit passer dans l'appart de luxe où loge sa tante, l'ex-femme de ménage. Je vais l'y rejoindre.» Elle avait haussé les épaules. «Il est terriblement provincial. Mais tu n'imagines pas le nombre de gens qui ont entendu parler de lui sur la côte Ouest. Tout ce qu'on m'a dit à propos de Nebrasha Nights annonce que la pièce sera un triomphe et j'ai l'intention d'y tenir la vedette.» Emmy se leva. Son corps était raide et douloureux. Le vieux climatiseur sous la fenêtre avait beau siffler et vibrer, l'atmosphère de la pièce n'en était pas moins affreusement chaude et humide. Une douche fraîche et une tasse de café lui feraient du bien. Peut-être aurait-elle les idées plus claires ensuite. Elle avait envie de voir Brian. Envie de passer ses bras autour de son cou. (à suivre...)