Résumé de la 39e partie n Brian revient de son interrogatoire par la police pour subir celui de sa tante Alvirah... Brian plissa le front. «Je leur ai parIé essentiellement de mes relations personnelles avec Fiona. J'étais excédé par son mauvais caractère, et j'étais tombé amoureux d'Emmy. Je leur ai dit que Fiona avait lâché la pièce, que cela avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. — Mais comment est-elle arrivée dans ma penderie ? demanda Alvirah. C'est toi, certainement, qui l'as introduite dans l'appartement. — Oui, c'est moi. J'avais beaucoup travaillé ici. Je savais que vous aviez prévu de rentrer hier, et j'avais débarrassé mes affaires la veille. Puis, hier matin, Fiona a téléphoné et dit qu'elle était de retour à New York et voulait me voir tout de suite. J'avais oublié dans votre appartement mes notes concernant la version finale de ma nouvelle pièce. Je lui ai dit de ne pas perdre son temps, que je comptais venir ici récupérer mes notes et qu'ensuite je passerais le reste de la journée à écrire et n'ouvrirais pas ma porte. En arrivant, je l'ai trouvée qui m'attendait dans le hall de l'immeuble et plutôt que de faire une scène je l'ai laissée monter. — Que voulait-elle ? demandèrent Alvirah et Willy en même temps. — Pas grand-chose ! Rien que le premier rôle dans Nebraska Nights. — Après avoir laissé tomber la pièce précédente ! — Elle m'a joué le plus beau numéro de toute sa carrière. Elle m'a supplié de lui pardonner. M'a dit qu'elle regrettait amèrement d'avoir lâché Falling Bridges. Son rôle dans le film était massacré par le montage, et elle avait souffert de la mauvaise publicité que lui avait attirée son abandon de la pièce. Elle voulait savoir si Nebraska Nights était terminé. Je suis humain. Je me suis vanté. Je lui ai dit qu'il faudrait peut-être un peu de temps avant de trouver le producteur idoine, mais qu'ensuite ce serait un succès. — A-t-elle jamais lu la pièce ?» demanda Alvirah. Brian fixa les feuilles de thé au fond de sa tasse. «Je n'y vois rien de mirifique», fit-il remarquer, puis il revint à la question présente : «Fiona connaissait les grandes lignes de l'histoire et elle savait que le personnage principal est le rêve pour une actrice. — Tu ne le lui avais pas promis, j'espère ?» s'exclama Alvirah. Brian secoua la tête. «Tante Alvirah, je sais qu'elle me croyait naïf, mais je n'aurais jamais pensé qu'elle m'imaginait aussi stupide. Elle m'a proposé un marché. Elle m'a dit qu'elle était en contact avec l'un des plus gros producteurs de Broadway. Si elle parvenait à lui montrer la pièce et à le convaincre de la financer, elle voulait jouer Diane, je veux dire Beth. — Qui est-ce ? demanda Willy. — Le nom de l'héroïne. Je l'ai changé hier soir, en rédigeant la version finale. J'ai dit à Fiona qu'elle se faisait des illusions, mais que si elle réussissait ce coup-là, je réfléchirais à sa proposition. Puis j'ai rassemblé mes notes et tenté de me débarrasser d'elle. Elle a refusé de partir, elle avait une audition au Lincoln Center en début d'après-midi et, prétextant que c'était tout près d'ici, elle préférait rester dans l'appartement jusqu'à l'heure de son rendez-vous. (à suivre...)