Les paysages algériens seront-ils une alternative à la monoculture des hydrocarbures ? La mer, le soleil, la montagne, le désert pourraient-ils créer emplois et richesses ? Le pays dispose désormais d'un plan d'affaires qui quantifie les coûts et fixe les échéances : en 2015, l'Algérie se propose d'accueillir 2,5 millions de touristes, une hypothèse très conservatrice qui exigera, malgré tout, la réalisation de 75 000 nouveaux lits de haut standing et un investissement de 2,5 milliards de dollars. Le contexte est difficile : les pays méditerranéens de la rive Nord attirent une quantité phénoménale de visiteurs. La France et l'Espagne, pour ne citer que ces pays-là, accueillent chaque année un nombre de touristes égal à leur population. Nos voisins immédiats et plus sérieux concurrents, engrangent déjà plus du double de touristes que celui projeté par l'Algérie dans sept ans. Le tourisme est un tout. Indissociable. Dans un secteur ultracompétitif, il n'y a pas de petits détails, tout compte : guides, transports, prix. La sécurité est l'élément primordial. L'assassinat de quatre touristes français en Mauritanie fin décembre 2007, a forcé l'annulation du Paris-Dakar. Le Maroc a dû faire son deuil de solides subsides annuels. A quelles conditions le tourisme pourrait-il s'imposer comme secteur structurant et colonne vertébrale d'une nouvelle économie à naître, fondée sur la culture et les loisirs et non plus seulement sous perfusion de gaz et de pétrole ?