Résumé de la 2e partie n L'inconnue, en possession de la bible grecque, va-t-elle revenir – comme elle l'a promis – pour la restituer à Grégoire T. ? Mais non, l'inconnue est une femme de parole. Quelques jours plus tard, elle appelle et prend rendez-vous avec Grégoire. Qui la reçoit avec émotion. La visiteuse, qui se nomme Jacqueline de B., ouvre son sac en lézard et tend un petit paquet entouré d'un petit ruban : — Tenez, voici votre bible. C'est avec un immense plaisir que je vous la remets. Mais, au fait, y teniez-vous vraiment ? Peut-être vous en étiez-vous débarrassé ? Peut-être l'avez-vous vendue ? A moins que vous n'en ayez fait cadeau à quelqu'un. Si je ne suis pas trop indiscrète. Grégoire ne peut faire moins que de raconter l'histoire du don de la petite bible grecque à Victorien, le philosophe. Puis l'épisode de la mise à sac de la bibliothèque et la disparition... A présent, il tremble un peu en ouvrant le petit livre. Jacqueline dit : — J'ai remarqué toutes ces notes manuscrites dans les marges. Je suppose qu'elles sont de vous. Ainsi vous devez être un helléniste fervent. Pour être capable de lire cette version de la «Septante» dans le texte !... Grégoire sourit : — Vous savez, si vous aviez gardé ce petit volume, avec mon nom en page de garde et toutes ces notes manuscrites en marge, vous auriez pu sans doute en tirer un bon prix chez un marchand d'autographes ou en salle des ventes. En me rendant cette bible, vous vous dépouillez un peu... La visiteuse se met à rire : — Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas dans le besoin et j'ai trop de plaisir à faire votre connaissance. Car, en dehors du grec, j'adore la lecture de vos livres et vos évocations du Sud américain. Grégoire remarque : — Tiens, je reconnais le signet que j'avais placé là, en 1924, lorsque j'ai offert ce volume à mon ami Victorien. Il est toujours au livre d'Esther. J'avais marqué cette page car elle concernait un petit différend qui nous séparait. Le signet n'a pas bougé ! La visiteuse précise : — J'ai découvert votre bible dans la boîte d'un bouquiniste qui est pratiquement en face de l'institut. Si cela se trouve, pendant des années, votre bible était là, à quelques dizaines de mètres de vous, quand vous alliez assister aux séances de l'Académie. — Oui, mais c'est vous qui l'avez découverte. D'ailleurs, je me souviens maintenant : c'est pratiquement à cet endroit-là que je l'avais achetée en 1923. Mais ce n'est sans doute plus le même marchand. Après avoir reçu cette bible de la main de celle qui l'avait longtemps possédée, Grégoire se fait un devoir de l'offrir à nouveau à son ami Victorien. Mais celui-ci, après l'avoir gardée quelques jours, la léguera à nouveau à son vieil ami Grégoire qui en redeviendra désormais le propriétaire définitif. Jusqu'à ce que sa mort, à son tour, la fasse parvenir aux mains d'un nouveau propriétaire. Peut-être est-ce quelqu'un que vous connaissez ou que vous côtoyez chaque jour ? Il paraît que la bible a tous les pouvoirs... Aurait-elle celui de choisir son détenteur... provisoire ?