Résumé de la 6e partie n Mais Cho (ou Chow) n'a pu donner une suite à sa pièce : il a d'autres projets pour ce fatidique mois d'avril 2007. L'armurier est étonné de voir le jeune homme venir lui demander une arme. — je veux, dit-il, un pistolet Glock ! L'armurier ajuste ses lunettes. — je peux voir vos papiers d'identité ? Si la vente des armes est autorisée aux Etats-Unis, il faut avoir l'âge requis pour prétendre en obtenir une. — bien sûr ! Cho – car c'est bien de lui qu'il s'agit – tire sa carte d'étudiant. — j'ai vingt-trois ans, dit-il. — parfait, dit l'armurier. Veuillez me préciser votre lieu de résidence. Cho donne son adresse, puis l'armurier lui vend l'arme qu'il veut. Plus tard, la police trouvera un récépissé. Après cela, Cho est allé sur un site Internet – où les ventes sont autorisées – pour acheter des recharges de munitions. Cho va encore acheter deux boîtes de dix cartouches, pour une autre arme qu'il s'est procurée, un Walther P22, sous le pseudonyme de Blazer. Quand on interrogera plus tard l'armurier, il reconnaîtra le jeune homme. — c'est celui du massacre de l'université ! — Avez-vous remarqué quelque chose de louche dans son comportement ? L'armurier réfléchit. — oui, il portait, inscrit à l'encre rouge, le mot Ismaël… On va s'interroger sur la symbolique de ce nom. On sait que dans la tradition musulmane, c'est Ismaël, le fils d'Abraham, qui a failli être sacrifié par son père. Mais dans la tradition judéo-chrétienne, c'est plutôt l'autre fils d'Abraham, Isaac, qui a failli être égorgé. Renseignement pris, on a découvert que Chow ne connaissait pas la tradition musulmane. En fait, il a dû plutôt penser à un héros de Moby Dick, qui s'appelle Ismaël, et qui a toujours été un laissé-pour-compte… L'encre rouge avec laquelle était écrit le nom est, dans la tradition coréenne, une marque de damnation. Une association de coréen, affiliée au campus de l'université, apportera son témoignage : Chow, en dépit de leurs efforts, n'adhérera pas à leur association. Cho était-il malade ? Des camarades vont l'accuser de prendre des antidépresseurs et de souffrir d'insomnie, mais on n'a pas retrouvé sa fiche médicale. Un autre camarade l'accuse d'avoir, dans le passé, créé des troubles. — il a allumé un feu dans un dortoir ! Heureusement que les pompiers sont arrivés à temps et ont éteint le sinistre. Des jeunes filles le traitent de «voyeur» — Il venait nous importuner dans les douches ! — mais des garçons l'ont ramené à la raison… Mais par rapport à ce que Cho allait faire, il n'y avait pas de commune mesure… L'un des plus horribles massacres des Etats-Unis (à suivre...)