Surexploitation des ressources, changements climatiques, pollution et acidification des océans font peser de lourdes menaces sur l'avenir de la pêche mondiale et pourraient avoir des conséquences graves sur l'alimentation de millions de personnes, selon un rapport de l'Onu publié hier vendredi à Monaco. Le rapport brosse pour la première fois un tableau global des nuisances auxquelles est exposé l'environnement marin, en soulignant leur «synergie» et l'amplification attendue de leurs effets dans les prochaines années. «Il y a trop de bateaux, équipés de trop de technologies, pour prendre trop peu de poissons», résume un expert. Particulièrement visé, le chalutage de fond. Cette technique de pêche, qui se pratique en traînant des chaluts en entonnoirs dans les grands fonds, bouleverse les écosystèmes, selon l'Onu. Le rapport ne cible aucun pays en particulier. Toutefois, selon des experts contactés, quatre pays sont en pointe dans la surexploitation marine : la Corée du Sud qui dispose d'une flotte de pêche considérable, l'Espagne dont la pêche est subventionnée et s'exerce bien au-delà des eaux européennes, le Japon et la Russie. «La pêche est actuellement l'une des activités les plus destructrices sur la planète», affirme un expert de l'Onu.