Assurance n «L'Etat possède les moyens et la volonté politique pour lutter contre le phénomène des harragas». C'est ce qu'a affirmé le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme, (CNCPPDH), maître Farouk Ksentini lors de son passage au «forum» de la chaîne II de la radio algérienne, jeudi. L'invité de la radio préconise la création immédiate d'emplois en Algérie pour la réinsertion de ces jeunes. S'agissant de la condamnation des harragas, il estime qu'elle est légale vis-à-vis de la loi, puisque ces derniers voyagent clandestinement, mais, dira-t-il, «ce qu'il ne faut pas perdre de vue c'est qu'ils sont partis, poussés par le désespoir, à la recherche d'un travail dans un autre pays». Au sujet du statut du journaliste, Me Ksentini recommande le réaménagement du dispositif juridique régissant la profession et revendique leur liberté totale. «Le journaliste est libre de dire ce qu'il pense, sur n'importe quel sujet.» Pour lui, la seule limite qu'on peut imposer aux journalistes, que ce soit de la presse écrite ou d'autres médias, ce sont l'injure et la déformation. Dans la même logique Me Ksentini fait remarquer qu'il «n'y a pas de démocratie possible sans une presse libre et indépendante». Pour lui, il faut absolument supprimer la peine d'emprisonnement contre les journalistes. «Un journaliste même lorsqu'il commet une infraction à la suite d'une déformation ou d'une injure ne doit s'exposer qu'à une amende ni plus ni moins.» En outre, Me Ksentini a affirmé que la situation des droits de l'homme en Algérie «va mieux», parce qu'il y a des améliorations substantielles sur le plan des libertés individuelles, de la démocratie et de la réconciliation nationale qui est un pas gigantesque en matière des droits de l'homme, a-t-il estimé. Le président de la CNCPPDH, a mis l'accent sur les efforts que l'Etat est en train de faire dans le cadre de la réforme de la justice dont la formation des magistrats, la mise en application des textes importants et l'amélioration du statut de magistrature, visant, ensemble, à améliorer essentiellement, la qualité de la situation de la justice en matière de décisions judiciaires. Sur un autre registre, celui des disparus, l'invité de la radio a émis le souhait de voir un jour la mémoire des familles des disparus de la décennie noire, réhabilitée. Tout en déplorant également, le fait que l'opinion publique a tendance à confondre les disparus avec les terroristes, or, selon lui, il considère que les disparus ne sont coupables de rien. «Le problème est complexe, il est impossible d'atteindre la vérité et de remonter le cours des choses parce qu'il n'y a ni témoignages fiables, ni archives… pour les incriminer». Sur le plan purement matériel, Me Ksentini, estime toutefois que 90% de ces familles ont été déjà indemnisées correctement et ce, selon la structure de chaque famille.