Tensions n Au moment où le gouvernement relève une «agitation infondée dans certains milieux de la Fonction publique prenant ainsi en otage les usagers des services publics», l'Intersyndicale maintient sa grève de 3 jours et annonce son rejet de la nouvelle grille des salaires. «C'est malheureux d'entendre de telles déclarations, ça fait partie d'une fuite en avant», se désole M. Mériane avant d'ajouter : «On ne peut pas actuellement renverser une équation irréversible.» Ainsi, la réaction de la Coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique (Csafp) après le communiqué émanant de la chefferie du gouvernement, répercuté hier par l'APS, ne s'est pas fait attendre. Le porte-parole de cette intersyndicale a tiré à boulets rouges sur l'Exécutif de Belkhadem. «Ce sont eux les responsables de la situation des fonctionnaires», nous a déclaré M. Mériane ce matin, au premier jour de la grève annoncée. «Qui a exclu, marginalisé les syndicats ? Qui est responsable de cette inflation galopante et incontrôlable ?», s'interroge notre interlocuteur. En effet, les représentants des fonctionnaires de divers secteurs d'activités, regroupés dans différentes organisations syndicales, regrettent le comportement des pouvoirs publics. Pour eux, une fois de plus, ces derniers ont prouvé leur fuite en avant et leur ignorance délibérée des aspirations et attentes des travailleurs de la Fonction publique. «Est-ce que le fait de demander des droits est une agitation pour notre pays ?, se demande M. Mériane qui fait remarquer que la Csafp avait déjà déposé, au mois d'octobre dernier, une lettre de doléances avec demande d'une audience au niveau du Chef du gouvernement. Cette demande «est restée lettre morte». «Pourquoi ce mépris ?, les syndicats autonomes ont attendu plus de cinq mois avant de passer à la protestation», nous précise M. Mériane. Par ailleurs, la nouvelle grille des salaires proposée en grande pompe par le gouvernement, mais qui tarde à être effective, malgré les assurances «répétitives» de l'Exécutif quant à son effet rétroactif, est, aux dires de M. Mériane, rejetée désormais par les membres de l'Intersyndicale. M. Mériane justifie ce rejet par le fait qu'elle ne répond pas aux attentes des fonctionnaires. «Le régime indemnitaire est ignoré. Comment parler d'une grille des salaires si le régime indemnitaire a disparu ?», explique M. Mériane. En substance, les animateurs de l'Intersyndicale estiment que la dernière sortie médiatique de Belkhadem, qui a annoncé l'application de la nouvelle grille des salaires avant même la finalisation des statuts particuliers et le communiqué d'hier n'ont fait que jeter de l'huile sur le feu. En effet, le communiqué en question souligne que «depuis quelque temps, une agitation infondée est constatée dans certains milieux de la Fonction publique, prenant en otage les usagers des services publics et, plus grave encore, nos enfants dont l'innocence est instrumentalisée à des fins peu glorieuses».