Rencontre n Les risques de l'immigration clandestine sur la jeunesse et la lutte contre ce phénomène ont été mis en relief lors d'une journée d'étude. Organisée par l'association Espoir et solidarité, cette rencontre, à laquelle ont assisté des représentants des autorités locales, des représentants des directions des affaires religieuses et de l'action sociale, ainsi que des enseignants et des étudiants universitaires, «vise à sensibiliser les jeunes sur les risques de ce phénomène et sur l'apport de la société et du mouvement associatif dans la lutte contre l'émigration clandestine», a indiqué la présidente de l'association organisatrice, Mme Houria Kouaki. Intervenant à cette occasion, le Pr Azzedine Zemmour, un spécialiste en psychologie, a souligné l'importance de cette manifestation «justifiée par le danger de ce phénomène qui a pris des proportions alarmantes au point de prendre l'allure d'un cauchemar pour bon nombre de familles algériennes». Le conférencier a présenté la synthèse d'une enquête sur le phénomène, réalisée sur le terrain par des chercheurs du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) à Oran. Pour sa part, le Pr Assir Taïbi a abordé les conditions sociales et psychologiques qui poussent le jeune à entrevoir l'eldorado dans la rive nord du bassin de la mer Méditerranée et à mettre ses jours en péril en «s'embarquant dans de frêles bateaux». Le témoignage poignant du père d'un jeune, qui a péri en pleine mer, a ému l'assistance qui a déploré les difficultés d'accès à l'emploi qui constituent une des causes principales, selon elle, «du sentiment d'abattement qui pousse bon nombre de jeunes à tenter l'émigration clandestine» que le langage populaire oranais désigne sous le vocable de «hedda». En réponse à ces préoccupations, le représentant de la Direction des affaires sociales, Abedlhamid Benachiba, a noté qu'une cellule d'écoute et d'orientation composée de sociologues et de psychologues, a été installée à Oran et a pris en charge récemment près de 200 candidats à l'émigration clandestine. Vingt-neuf dossiers de projets élaborés grâce aux orientations de cette cellule ont reçu l'aval de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), a indiqué le conférencier. Le président de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Oran, Abdelkader Hadjoudj, qui a mis en exergue la valeur du travail comme facteur de socialisation, a appelé les jeunes à opter pour les travaux, même ceux qualifiés de «dévalorisants», comme le bâtiment et les travaux publics où la demande en main d'œuvre est très forte.