Avant, il aurait fallu qu'un dirigeant retraité publie ses mémoires pour qu'on sache comment un cafard s'était invité dans une rencontre de haut niveau. Un vice-président iranien, religieux de surcroît, a accéléré la diffusion de l'information en lançant son journal sur Internet. C'était lors d'entretiens entre le président Mohammad Khatami et l'ambassadeur du Kenya il y a quelques années, raconte Mohammad Ali Abtahi dans un billet publié sur son weblog, sorte de journal intime, ouvert il y a quelques jours. «Pendant la rencontre, alors que journalistes et photographes quittaient la salle, je me suis rendu compte qu'un gros cafard avait échappé à la désinsectisation», ajoute M. Abtahi, un proche de M. Khatami. Le président et son hôte, «heureusement, ne l'avaient pas vu». «Tout à coup, le cafard est monté sur ma chaussure, puis dans mon pantalon», relate ce hodjatoleslam, rang inférieur à l'ayatollah, un peu rond, barbu et toujours souriant. «J'ai immédiatement stoppé le cafard à hauteur du genou et je l'ai maintenu entre mes doigts à travers le tissu pendant toute la rencontre», poursuit-il avant d?ajouter : «C'était un moment difficile à passer, mais c'était sans doute une forme de sacrifice de ma part.»