Production n Une projection, en avant-première, du film La balle de la dignité a eu lieu, hier, lundi à la salle Ethakafa (ex-ABC). Le film-documentaire, écrit et réalisé par Rachid Diguer, retrace l'histoire du football algérien. «Ce film est un voyage dans l'histoire et la mémoire du football algérien, depuis la création du premier club indigène et des équipes de l'ALN et du FLN jusqu'aux prouesses et exploits au Mondial espagnol de 1982 et l'éclatante victoire des Fennecs sur la RFA, ainsi que la victoire en CAN (coupe d'afrique des nations)». Et le réalisateur d'expliquer : «Parti d'une idée de film sur l'épopée de l'équipe nationale du FLN (1958/1962), j'ai senti la nécessité d'élargir le projet à tous les grands moments de fierté nationale créé par le football. J'ai écrit l'histoire dans sa continuité.» «Ce projet, poursuit-il, veut faire revivre ces moments de fierté et de communion dans l'effort et la victoire, ancrés dans notre mémoire collective.» Cette mémoire, voire cette épopée sportive est, tour à tour, racontée par Rabah Madjer, Lakhdar Belloumi, Ali Bencheïkh, Omar Betrouni, Hamid Bernaoui, Krimou Rebbih, et bien d'autres figures ayant à jamais marqué l'histoire du football algérien. Produit par Lotus Film, le documentaire s'organise autour de six axes : il y a d'abord, tout au début du film, une introduction racontant comment a été introduit le football en Algérie – au début du XXe siècle. Ici, dans ses débuts, le football était perçu non pas comme une simple pratique sportive, mais, plutôt, et avant tout, comme «un facteur d'expression de l'identité nationale», explique le commentateur. «Les grands clubs musulmans créés dans les années 1920, à l'exemple de MC Alger, du CS Constantine, de l'USM Oran…, étaient des foyers d'éveil nationalistes et les matchs opposant indigènes et Européens avaient une portée politique qui dépasse le sport.» Le deuxième volet du documentaire raconte la naissance de l'équipe nationale de football. «L'équipe nationale est née dans le feu de la lutte de libération nationale», relève le commentateur. Vient ensuite le troisième axe, les débuts de l'Algérie indépendante. «Dans des stades enfin ornés de drapeaux algériens, et devant des foules chantant enfin librement l'hymne national, les premières compétitions dans l'Algérie enfin libérée ont été l'occasion d'une communion particulière.» L'on assiste alors aux premiers titres nationaux. Le quatrième volet du documentaire est consacré aux premiers succès en compétitions internationales officielles : Coupe maghrébine des clubs (1969), médaille d'or des Jeux méditerranéens d'Alger (1975), première Coupe d'Afrique des clubs champions (1976), médaille d'or des Jeux africains d'Alger (1978)… Le cinquième axe se réserve de raconter l'Algérie aux Mondials 1982 (Espagne) et 1986 (Mexique). Enfin, le film nous fait rappeler l'exploit de l'Equipe nationale en 1990, en remportant le Coupe d'Afrique des nations. «C'est un exploit sans précédent, mais aussi sans lendemain.» l Le film est un long métrage (1h 45). Si dans un premier temps, il retrace l'épopée du football algérien, sa création et ses premiers balbutiements jusqu'à sa consécration en tant que sport national, enregistrant, au fil des années, et cela depuis l'indépendance autant de surprises que d'exploits, le documentaire pose une problématique : qu'en est-il du ballon rond algérien aujourd'hui ? Le film raconte également la régression, voire le déclin du football algérien. Comme toute discipline, le football algérien, «un puissant symbole d'identification et d'affirmation populaire ainsi que de cohésion sociale», a reculé en Afrique, peinant alors de plus en plus devant des adversaires des plus modestes jusqu'à devenir incapable de se qualifier aux phases finales de la Coupe africaine des nations. Même constat pour le mondial. Triste constat.