Il y a quelques semaines, l'histoire du football algérien s'est prêtée volontiers à la pellicule et à la caméra de Rachid Diguer, réalisateur et passionné de la balle ronde, qui s'est attaqué à un sujet de taille qui en a inspiré plus d'un, mais que personne n'a osé accomplir. Supporter de l'USM Alger, Diguer a donné libre cours à sa double passion pour le football et pour le cinéma en produisant La balle de la dignité, un «documentaire-voyage» dans la mémoire du football algérien à travers les grandes époques qui ont jalonné son parcours. De l'équipe de l'ALN, la première qui représentera la nation, à celle du FLN, la digne ambassadrice qui parcourra le monde plaidant la cause du combat de la liberté, en passant par l'équipe du Mondial espagnol de 1982 qui a frappé tous les esprits. Avec son film, Diguer a immortalisé les meilleurs moments qui ont constitué la splendeur de notre football, avec fierté et modestie en même temps car il s'agit d'œuvres d'hommes qui ne se souciaient que du parfait et du devoir accompli. La caméra de Diguer s'est baladée subtilement dans un passé où le football était spectacle et non violence, magouilles et déceptions. Les témoignages de tous ces anciens footballeurs de talent et de légende et de toutes ces belles images de succès ou de déconvenues ont titillé notre nostalgie, sans démagogie ni clichés. C'était un peu ça le but de ce film documentaire dont la trajectoire ressemble bien à celle d'un ballon avec ses hauts et ses bas et son côté imprévisible. En cette année du cinquantenaire de la naissance de l'équipe du FLN, le film de Rachid Diguer tombe à point nommé pour faire revivre l'histoire de notre football tout court. Par ailleurs, un film sur l'équipe du FLN est en cours de préparation en Algérie et sera certainement un événement très attendu par tous, d'autant qu'il tentera de retracer par l'image et le commentaire, l'une des plus belles épopées du sport moderne.