Annonce n La nouvelle grille des salaires de la Fonction publique, dont l'incidence financière est de l'ordre de 166 milliards de dinars, sera appliquée courant mars avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. L'opération sera finalisée au mois d'avril, a affirmé, hier, mercredi, le ministre des Finances, Karim Djoudi, lors d'un point de presse animé au CIP en compagnie du ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, et ce, à l'issue de la réunion du Conseil de gouvernement. Concernant l'application de cette nouvelle grille, le premier argentier du pays a affirmé que celle-ci devra se poursuivre en avril pour «les catégories inférieures (de 1 à 6) qui ont bénéficié de la prime forfaitaire complémentaire instaurée en application d'une instruction présidentielle visant à soutenir les salaires de ces catégories.» A propos de l'ajournement de la privatisation du CPA, Karim Djoudi explique ce renvoi par la volonté des pouvoirs publics d'«étudier minutieusement l'état du portefeuille des banques occidentales retenues et qui ont été touchées de plein fouet par la crise des prêts hypothécaires», dite crise des subprimes. Dans un autre registre, le ministre des Finances a fait savoir que désormais le Parlement aura à contrôler les dépenses publiques et ce, après l'adoption par le Conseil de gouvernement du projet de loi organique relative aux lois de finances. Lui emboîtant le pas, M. Boukerzaza a insisté sur le fait que l'adoption de ce texte est en soi un «bond qualitatif» dans la perspective d'un contrôle plus rigoureux des dépenses publiques, notamment en ce qui concerne les budgets annuels. Le texte en question revendiqué depuis longtemps par les députés comporte, selon M. Boukerzaza, 91 articles et vise à «améliorer la forme et le contenu des lois de finances en vue d'une plus grande transparence dans leur exécution». Pour les nouveautés inscrites dans ce nouveau texte, le ministre des Finances dira qu'il va y avoir des aménagements juridiques et techniques qui devront obliger chaque secteur à présenter des bilans annuels sur ses dépenses. Ainsi, dira-t-il encore, l'élaboration de la loi de finances pour les années à venir se fera sur la base de la présentation des programmes de chaque secteur. Le mode d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat sera, lui aussi, revu et corrigé, a estimé le ministre de la Communication, le Conseil ayant examiné et adopté un décret exécutif relatif aux opérations d'enquête foncière et de délivrance des titres de propriété. Selon M. Boukerzaza, cet avant-projet de loi vise à «mettre fin aux dérives constatées avec leur incidence négative sur les récoltes en raison essentiellement du morcellement des exploitations agricoles collectives entre les bénéficiaires et la transformation de plusieurs d'entre elles en exploitations individuelles». Pour étayer ses dires, M. Boukerzaza estime que «35 000 exploitations agricoles collectives ont fait l'objet d'un partage entre les bénéficiaires», le nombre des exploitations individuelles étant passé, de ce fait, de 67 000 à plus de 100 000.