Musique n L'Argentine a été présentée et chantée à travers diverses créations musicales, généreusement interprétées par Barbara Luna, mercredi et jeudi, à l'auditorium du théâtre de verdure. Cette soirée, la dernière, s'inscrit dans le cadre de la quinzaine du tango, une manifestation artistique initiée par l'établissement Arts et Culture en collaboration avec l'ambassade d'Argentine. Barbara Luna a gratifié le public d'airs de tango joliment mariés aux tonalités soigneusement inspirées de la salsa, du jazz… Ainsi, le tango de Barbara Luna se révèle un style au mélange d'influences diverses de sonorités et d'accents musicaux. Sa musique est une rencontre de plusieurs cultures, de plusieurs histoires. Elle est une exploration de racines africaines et amérindiennes de la musique argentine. Des racines qu'elle ne cesse, d'une création à l'autre, de bout en bout de son inspiration, de faire siennes, et ce, à travers un beau métissage qu'elle assume avec une créativité aussi bien imaginative qu'individuelle ; et cet imaginaire musical qu'elle exprime avec tant de bonté que de beauté, elle le fait systématiquement partager, sur scène, avec son public. Belle et sensuelle, Barbara Luna, resplendissante dans une présence scénique élégante, chante avec une voix sensible, bouleversante et qui s'impose sans faille à l'ouïe, mais elle danse également avec légèreté et sensualité. Ainsi, elle a clôturé la quinzaine du tango avec, outre des sonorités aux timbres tango, une séquence musicale mettant surtout en exergue des airs algériens, dans le style berouali ; et c'est en s'associant avec le percussionniste algérien Toto que Barbara Luna a ajouté à sa musique une touche algérienne. Force est de rappeler qu'un autre nom de la musique tango a marqué également ce rendez-vous musical. Cecilia Parody a, lors d'un récital mardi dernier, enchanté l'assistance, de plus en plus nombreuse à afficher un intérêt prononcé pour le tango. Inspirée de ses origines argentines, notamment de sa vie, intimement liée à sa culture et à son histoire, et sans qu'elle soit toutefois puisée littéralement dans un folklore, la musique de Cecilia Parody est personnelle et à caractère lyrique. Sa musique est un mélange de tango, de jazz, de la musique classique et de bien d'autres influences musicales comme celles originaires d'Afrique, le tout s'exprime dans un phrasé coloré et équilibré. Lors de cette quinzaine du tango commencée le 13 mars, et où des master-class de la danse tango ont été organisés, le public a pu apprécier, pendant la soirée d'inauguration, un spectacle de danse tango présenté par deux couples de danseurs : Orlando Dias et Delphine Carole Zink, et Marcelo Ramer et Selva Mastroti. S'il y a une critique à faire, c'est que parler d'une quinzaine du tango c'est un peu exagéré de la part des organisateurs, car cela est censé supposer un programme chargé et varié, avec autant de rencontres que d'échanges. Il se trouve cependant que, durant deux semaines, il n'y a eu que quatre spectacles auxquels se sont ajoutées deux journées de master-class. Il fallait donc peut-être mieux choisir un autre générique plus approprié et plus probant, voire plus crédible.