Les oniromanciens musulmans rapportent dans leurs recueils, de nombreux rêves de femmes et d'hommes illustres. Ibn Sîrîn rapporte qu'Aïcha, l'épouse du prophète, a rêvé que trois lunes tombaient dans sa chambre. Elle raconte ce rêve à son père, Abû Bakr es-Siddiq, qui lui dit : «Si ton rêve se réalise, trois hommes illustres seront enterrés dans ta chambre.» Abbas, le cousin du prophète, a vu en rêve qu'on élevait de la terre au ciel, une lune, au moyen d'une corde. Le prophète, à qui il raconte ce rêve, lui dit : «Cette lune, ô Abbas, n'est quecsin», le prophète se désignait lui-même. Dans la Sirat en-Nabi (la geste du prophète), Ibn Hischam rapporte que parmi les femmes que le prophète avait épousées, deux l'avaient vu en rêve avant de cohabiter avec lui. La première est Sawda bint Zama. Elle avait d'abord épousé as-Sûkran Ibn Amr, et avait fait partie des fugitifs musulmans que le prophète avait envoyés en Abyssinie, pour fuir la persécution des Mecquois. Sukran a fini par se convertir au christianisme, mais Sawda est restée musulmane. De retour à La Mecque, elle connut la misère et le dénuement, le prophète, ému par sa condition, l'épouse. Alors qu'elle était en Abyssinie, elle a fait un rêve qu'elle a raconté à son premier époux. «J'ai vu comme si la lune était tombée sur moi ! — je mourrai, dit Sukran, et tu épouseras Mohammed.» La deuxième femme est Safiyya bint Hurayza, une juive de Khaybar. Le soir de ses noces avec Kinana, également un juif ; elle a vu également la lune tomber dans son giron. «Tu souhaites épouser ce roi du Hedjaz, Mohammed». Il la gifla si fort, qu'une marque verte resta sur la joue.