Résumé de la 11e partie n Une femme, lasse des querelles de sa belle-mère, se rend chez un ermite qui accepte de lui confectionner un charme, à condition qu'elle lui apporte du lait de lionne ! «Ce lait, se dit la femme, je l'obtiendrai !» Dès le lendemain, elle égorge un chevreau et va dans la montagne. Elle tombe sur une lionne en train d'allaiter ses petits. Elle s'approche d'elle et met le chevreau devant elle. La lionne finit d'allaiter ses petits, s'approche de la viande et la dévore. Rassasiée, elle va s'étendre devant les lionceaux. — Lionne, j'ai besoin de ton lait ! Elle s'approche, avec un pot. La lionne rugit et, la femme, effrayée, s'enfuit. Mais elle ne s'avoue pas vaincue : dès le lendemain, elle égorge une chèvre et retourne dans la forêt. La lionne allaite ses petits, puis, apercevant la femme, s'approche d'elle. — Lionne, majestueuse, lionne, je t'apporte de quoi manger ! Elle dépose devant elle la viande et la lionne la dévore. — Veux-tu me laisser t'approcher ? Elle s'approche. Le félin ne réagit pas. La femme caresse son dos. — Me permets-tu de te traire ? Mais la lionne rugit et la femme s'enfuit. «Je dois gagner sa confiance, se dit-elle, elle finira par me laisser la traire !» Le jour suivant, elle égorge un bouc et l'emmène dans la montagne. Elle trouve la lionne avec ses petits. Elle reconnaît la femme et va vers elle. — C'est pour toi, lui dit-elle. Pendant qu'elle mange, la femme s'approche de la bête. Elle lui caresse le dos. Comme elle ne réagit pas, elle approche du ventre. — Laisse-moi te traire ! La bête rugit. — Je m'en vais, dit la femme ! Le lendemain, c'est un mouton qu'elle tue et prend la route de la montagne. La bête l'attend. Elle place la viande devant elle. — mange, brave bête, mange ! Elle lui caresse le dos, puis le ventre et parvient à atteindre les pis. Comme la lionne ne fait rien, elle prend son pot et le remplit. Elle caresse encore la bête et, satisfaite, retourne chez elle. Sans perdre de temps, elle va voir l'ermite. Dès qu'il la voit, il l'interroge. — Es-tu arrivée à traire une lionne ? — Oui, vieux sage ! — Comment as-tu fait pour que cet animal féroce te laisse t'approcher de lui et le traire ? Il aurait dû te dévorer ! La femme raconte à l'ermite la façon avec laquelle elle est parvenue à traire la lionne. — Et maintenant, vieux sage, vas-tu me confectionner le remède qui m'aiderait à rétablir la concorde dans mon foyer ? L'ermite sourit. — Il n'y a pas de remède : agis avec ta belle-mère, comme avec la lionne, par la douceur et la bonne parole, tu vaincras le plus grand des obstacles ! (à suivre...)