Le jour de l'an porte, dans la tradition maghrébine, diverses dénominations : yannayer (avec ses variantes : innayer, innar, etc.), ‘âam le'ârab «année arabe», ‘âam al ‘âadjami, l'âadjouza «la vieille», etc. Yannayer est la dénomination que l'on relève dans la plupart des parlers berbères et qui provient du nom même du mois de «janvier», r'as al ‘âam «la tête de l'année». La dénomination ‘âam el ‘âadjami est plutôt courante chez les clercs et les lettrés traditionnels, quant à l'aâdjouza, relevé surtout à Alger, c'est peut-être une confusion avec le jour d'emprunt, marquant la fin du mois de yannayer (janvier). En Kabylie, le jour de l'an est également appelé tibbura useggwas ou «les portes de l'année», expression qui montre bien que ce jour constitue une rupture avec l'année écoulée et qu'on veut, pour qu'il soit favorable, le placer sous de bons auspices. Mais les festivités ne se limitent pas à la seule journée du 1er yannayer. Elle commence toujours la vieille de l'incidence, soit le 31 dujamber (31 décembre julien ou le 11 janvier grégorien) et dure quelques jours après. Autrefois, la fête, dans certaines régions, durait jusqu'à sept jours ! Les fêtes du jour de l'an étaient associées autrefois au carnaval, aujourd'hui disparu, à l'exception de quelques manifestations, comme celles de Ayrad, dans la région de Tlemcen, que des associations essayent de ressusciter.