Festival n Depuis lundi, la 4e édition de Les Nuits de la Saoura se tient à Beni Abbes. Initié par l'association locale Hilal Saoura (Algérie) et l'association Nuits Métis de Marseille (France), ce rendez-vous musical annuel prévu jusqu'au 17 avril était attendu par les adeptes des musiques traditionnelles à l'empreinte ancestrale, notamment le gnaoui, ou bien des musiques modernes (comme le jazz) d'inspiration patrimoniale – c'est-à-dire musiques fusion. Ce festival, qui se tient à Beni Abes (Béchar) depuis quatre années consécutives et auquel prennent part des groupes algériens comme des formations étrangères, s'attelle à créer un environnement favorable à la promotion des musiques traditionnelles ou des musiques fusions. Son objectif consiste à encourager les échanges culturels et à contribuer à la redynamisation de l'animation culturelle et artistique dans le sud du pays. Une pléiade d'artistes algériens et étrangers comme Kandia Kouyaté de Guinée, Zaidi Hamdane de Liban, Mehdi Hadjeri et Jérôme Berraudon de France, au côtés de Hafid Douli et Mostepha Merabti prennent part à ce festival. Des groupes musicaux populaires comme Es-Sed de Bechar ou Djmawi Arica sont également à l'affiche de ce festival. Si le festival se veut la promotion des musiques populaires et traditionnelles, il se trouve qu'il s'attelle à promouvoir également le gnaoui, un genre musical en vogue depuis quelques années en Algérie. Le gnaoui devient effectivement un genre très prisé par la jeunesse algérienne ; et nombreux sont les jeunes qui se constituent, de plus en plus, en formation pour dire cette musique. Le gnaoui devient alors un phénomène musical. C'est une culture musicale. C'est un comportement, voire un état d'esprit. C'est un référent culturel dans lequel toute une jeunesse se reconnaît et auquel elle s'identifie. Cela transparaît visiblement dans l'attitude – aussi bien mentale, verbale que physique – que prend chacun des adeptes de cette musique : chéche autour du cou, un vêtement – il ressemble à une chemisette, une sorte de tunique qui descend jusqu'à la taille – à manches courtes ou à manches longues porté en dessus, des bracelets et des bagues en argents, Le gnaoui est également une identité socioculturelle. Elle renvoie aussitôt aux origines, à l'authenticité, à ce qui est ancien, voire ancestral. C'est l'africanité qui s'y exprime. L'histoire du ganoui est pratiquement semblable à celle du jazz et du blues, une musique pratiquée par les esclaves noires pour dire leurs souffrances comme leurs espoirs.