Tendances n Il y a dix ans, les statistiques officielles ont confirmé la tendance du vieillissement de la population et le recul de l'âge pour le premier mariage à 31 ans pour les hommes et à 29 pour les femmes. Les résultats du cinquième RGPH, livrés à partir de juin prochain, sont très attendus. L'enjeu est capital, à plusieurs niveaux. Grande question : une population jeune, mythe ou réalité ? Officiellement, la population est présentée comme étant composée de jeunes. Tous les discours politiques se focalisent actuellement sur cette catégorie et ses principales préoccupations à l'image du chômage et des difficultés d'accès au logement. En attendant les premiers résultats de l'opération en cours, retour à 1998, année au cours de laquelle, pour 29,1 millions d'habitants, il a été noté une croissance (de la population) annuelle moyenne de 2,2%. La tendance était donc à la baisse, puisqu'il a été constaté une croissance de 3% en 1987 (22,6 millions d'habitants), 3,2% en 1977 (16 millions d'habitants). Les chiffres officiels ont montré une «tendance baissière» dans la tranche d'âge de 1 à 19 ans. Ce groupe présentait un taux de 58% en 1966 ; 57% en 1977 ; 54,9% en 1987 et 48% en 1998. Pour la tranche d'âge 15-64 ans, l'évolution a été positive : 47,3% (1966), 48% (1977) contre 51,9% (1987) et 59% (1998). Observation : les données de la structure par groupes confirment le penchant de la population au vieillissement. Il y a dix ans, 65% de la population étaient des célibataires, dont 69% des hommes et 61% des femmes. Cette évolution est pratiquement la même en 1987. D'après ce recensement, il a été révélé une reprise des naissances due à «une reprise dans le chapitre des mariages». Il a été constaté aussi un recul de l'âge pour le premier mariage, à 31 ans pour les hommes (contre 23 ans 1966) et à 29 ans pour les femmes (18 ans en 1966). Le taux d'activité a, quant à lui, connu une évolution importante de 1966 à 1998, passant de 23% à 27%. S'agissant de la répartition géographique de la population, les statistiques ont montré une forte concentration au Nord, notamment sur la bande littorale nord intérieur (du littoral à la limite nord de l'Atlas saharien). La bande a connu une densité de 88 habitants/km2. Autrement dit, 26,3 millions d'Algériens vivent sur 12,6% de la superficie totale du pays. La bande littorale elle-même est pratiquement «saturée» : 245 habitants/km2 sur une superficie de 45 000 km2 (1,9% de la superficie totale). L'envahissement du littoral pose des questions à propos de l'application de la stratégie portant protection du littoral arrêtée par le ministère de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme. Concernant le parc de logement, les données montrent une «importante évolution». Le nombre de logements est passé de 1,9 million d'unités en 1966 à 4,1 millions en 1998. Le taux d'occupation par logement (TOL) a connu une hausse, passant de 6,10 personnes en 1966 à 7,14 personnes en 1998. «Tous ces éléments sont des indicateurs importants qui méritent d'être étudiés minutieusement pour prendre en charge les besoins exprimés et se préparer à y faire face», commente le directeur de l'ONS, Mohamed Boumati. L'opération en chiffres l Début des préparatifs : décembre 2005 Installation du comité chargé de la préparation et du suivi : mars 2006 Près de 9 millions de questionnaires à remplir Nombre d'agents recenseurs : 42 511 Personnel global mobilisé : 61 448 Budget de l'opération : 2,5 milliards de dinars Publication des premiers résultats : juin-juillet 2008 Prochain recensement : 2013