Résumé de la 129e partie n Elyse reprend sa place à la table et se montre prolixe. Alvirah prête l'oreille. Nous sommes mercredi soir, réfléchit-elle. Cotter viendra me chercher samedi matin. Je devrai alors lui révéler le vol des bijoux. Il voudra savoir pourquoi je n'ai pas appelé la police immédiatement. Il faudra que je lui avoue que Bobby n'a pas payé la prime d'assurance. Et Bobby sera poursuivi. C'est impossible. Je dois trouver une solution. Si seulement je n'étais pas venue ici il y a quatre ans, je n 'aurais pas rencontré Cotter. Elle essaya, en vain, de refouler cette pensée. Comme elle prenait machinalement l'embranchement qui menait à son bungalow, Nadine se sentit accablée par le regret d'avoir cédé à Cotter. Ma seule folie, pensa-t-elle, c'est d'être venue ici après la mort de Robert, et il a fallu que je le rencontre. Son premier mari, Robert Crandell, était un cousin éloigné d'Elyse. Il était beau, intelligent, plein d'esprit et affectueux. Et joueur. Elle l'avait épousé à l'âge de vingt ans, avait divorcé quand Bobby en avait dix. Le seul moyen pour elle d'échapper aux dettes. Mais ils étaient restés amis. Plus qu'amis. Je l'ai toujours aimé, pensa-t-elle. Il s'était tué cinq ans plus tôt ; il roulait trop vite sur une route mouillée, toujours aussi joueur, toujours aussi peu fiable. Mais il lui avait laissé une assurance-vie suffisante pour payer les études de Bobby. C'était le soulagement d'être à l'abri du besoin, joint au chagrin qu'elle avait éprouvé à la nouvelle de sa mort, qui avait incité Nadine à s'offrir une semaine de cure de beauté à Cypress Point. A l'époque où elle était mariée avec Robert, elle avait rencontré épisodiquement Cotter et Elyse à des réunions de famille. Quand elle les avait revus, il était clair qu'ils ne s'adressaient pratiquement plus la parole. Trois mois plus tard, Cotter lui avait téléphoné. «Je suis en train de divorcer, lui avait-il annoncé, parce que je ne cesse de penser à vous.» Attentionné. Charmant. Oh ; Cotter pouvait être la séduction même. «Vous n'avez jamais eu l'existence facile, Nadine, disait-il. Il est temps que quelqu'un prenne soin de vous. Je sais ce qu'a été votre vie avec Robert. C'est un miracle qu'il n'ait pas été assassiné. Les bookmakers ne reculent devant rien lorsque vous êtes couvert de dettes. Il m'est arrivé de le tirer d'affaire. Je pense que vous êtes au courant.» Il n'avait jamais tiré Robert d'affaire, pensa Nadine en introduisant la clé dans la serrure de la porte. Cotter ne tirait jamais personne d'affaire. Avant qu'elle ait tourné la clé, la porte s'ouvrit et le visage affolé de son fils de vingt-deux ans lui apparut. Bobby jeta ses bras autour d'elle. «Maman, aide-moi. Que vais-je devenir ?» Alvirah et Willy s'attardèrent en buvant un espresso décaféiné avec les autres convives de leur table, espérant recueillir d'autres potins, mais à la grande déception d'Alvirah, Elyse ne fit plus aucune allusion à son ex-mari. (à suivre...)