Résumé de la 127e partie n Avec la complicité de Min, Alvirah avait pris place à la table où se trouve Elyse. Histoire d'approcher le suspect… «Nadine n'a pas l'air d'avoir la grande forme ce soir, fit-elle observer d'un ton caustique. Je me demande si c'est un choix délibéré ou si Cotter a repris sa vieille habitude de mettre les bijoux au coffre, de peur d'un cambriolage. Dans ce dernier cas, c'est la preuve qu'il a rencontré quelqu'un d'autre et que les jours de Nadine sont comptés.» Elle eut un sourire ironique. «J'en sais quelque chose. — Nadine portait une partie des bijoux Hayward l'autre soir, fit remarquer Barra Snow. Vous avez préféré dîner dans votre bungalow ce jour-là, Elyse.» Alvirah dressa l'oreille et mit en marche le micro de sa broche soleil. La première femme de Cotter Hayward avait-elle parlé de cambriolage par hasard ? Elle allait appeler CharIey Evans, le rédacteur du GIobe, et lui demander d'aIler fouiller dans les archives du journal pour y trouver des renseignements sur la famille Hayward. Réfléchissons, pensa-t-elle en choisissant une minuscule côtelette d'agneau dans le plat d'argent que lui présentait la serveuse. Lorsque je me trouvais ici il y a quatre ans, Elyse était encore mariée à Cotter ; Nadine n'occupe donc la scène que depuis peu. Il est cIair qu'Elyse est née avec une cuillère d'argent dans la bouche ; en revanche, l'accent de Nadine prouve qu'elle n'a pas fréquenté les institutions de jeunes filles du monde. Comment se fait-il qu'elle soit devenue si proche des Hayward ? «Chérie, tu as conservé la fourchette du plat», lui rappela Willy. A une table placée près de la grande baie vitrée qui donnait sur l'étang et le parc, Nadine et Cotter Hayward mangeaient dans un silence quasi total. Lorsque Cotter ouvrait la bouche c'était surtout pour se plaindre. Vint la question que Nadine redoutait tant. «Comment se fait-il que tu ne portes aucun bijou convenable ? Toutes les autres femmes exhibent leurs trophées ; les tiens sont sans conteste parmi les plus beaux.» Nadine parvint à répondre d'une voix naturelle : «J'ai pensé qu'il n'était pas du meilleur goût de les exposer sous les yeux d'Elyse. Après tout, c'est elle qui les portait quand elle venait, ici, voilà quelques années.» Les mains moites de transpiration, elle guetta la réaction de son mari et faillit défaillir quand il fit un signe d'approbation. «Je présume que tu as raison. Je dois retourner au cIub à présent. Les discours vont commencer.» En se levant, il se pencha et lui effleura la joue d'un baiser rapide. Comme il aurait embrassé Elyse vers la fin de leur mariage, songea Nadine. Oh, mon Dieu, que vais-je devenir ? Elle le regarda traverser la vaste salle et vit avec stupéfaction Elyse s'élancer vers lui. Même vue de dos, l'attitude de Cotter était sans équivoque. Il s'arrêta brusquement, se raidit, attendit qu'Elyse eût fini de parIer et la repoussa, se hâtant vers la sortie. (à suivre...)