L'abri sous roche d'Ifigha est le site le plus riche en écritures libyques à l'échelle de l'Afrique du Nord, estiment les historiens. Les écritures ont été réalisées sur une longue période puisqu'on retrouve sur le même site la transcription libyque orientale qui remonte à plus de 3 000 ans avant J.-C. et la transcription libyque occidentale qui est postérieure à la première et qui, par la suite, s'est développée en tifinagh, une écriture qui est, à ce jour, utilisée par les Touareg. Aujourd'hui, des spécialistes comme Slimane Hachi et Salem Chaker se consacrent à l'étude des écritures. Selon un membre de la direction de la culture de Tizi Ouzou, un premier mot a été déchiffré, il s'agit de la racine «ZL». Il est à noter que l'écriture libyque, tout comme le tifinagh, ne comporte que des consonnes, ce qui rend sa lecture très difficile. La racine ZL, poursuit notre interlocuteur, peut donner comme mot «Zellel», ce qui signifie dans le parler berbère actuel décorer et dans la région existe un village dénommé Ath Zellal. Les aïeux de cette population étaient-ils spécialisés dans la décoration et l'art rupestre ? Le mystère demeure entier.