Célébration n Les festivités commémoratives du 35e anniversaire du déclenchement de la lutte armée et de la création du Front Polisario se sont poursuivies, ce matin, en territoire libéré de Tifariti. Les représentants de gouvernements, de partis politiques et d'associations venus des quatre coins du monde ont été unanimes, lors de cette cérémonie , à apporter leur soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour recouvrer son indépendance et dénoncer la non-application des résolutions de l'Organisation des Nations unies (ONU). Dans ce registre, le Maroc continue de tergiverser et de faire la sourde oreille. Une attitude qui a été vigoureusement dénoncée par le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Abdelaziz, dans le discours qu'il a prononcé hier soir. «Nous n'avons épargné aucun effort pour parvenir à une solution juste et définitive malgré l'intransigeance de la partie marocaine et ses obstacles répétés», a-t-il affirmé en substance, après avoir condamné les actes de répression et de torture perpétrés par le colonialisme marocain, lesquels actes «augmentent et s'aggravent jour après jour à l'égard des Sahraouis», a-t-il noté. Sur sa lancée, le secrétaire général du Front Polisario a demandé à l'ONU d'assumer ses responsabilités en protégeant le peuple sahraoui, et à la communauté internationale d'agir «face à ce crime contre l'Humanité que constitue le mur de séparation marocain qui coupe notre territoire et divise notre peuple» et d'exercer «des pressions» et «imposer les sanctions nécessaires sur la force d'occupation marocaine jusqu'à ce qu'elle respecte les décisions adoptées dans ce cadre». Selon le président de la Rasd, «le peuple sahraoui n'acceptera aucun marchandage autour de ses droits nationaux sacrés» alors que son «représentant unique et légitime, le Front Polisario, ne participera, ni aujourd'hui ni demain, à un processus dont l'objectif serait de contourner le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance». Pour leur part, les représentants du parti du Front de libération nationale (FLN), du Rassemblement national démocratique (RND) et du Front national algérien (FNA) ont réaffirmé le soutien de l'Algérie au combat du peuple sahraoui et exprimé leur souhait de le voir accéder à son indépendance dans les plus brefs délais. De leur côté, les représentants de partis espagnols et mauritaniens ont souligné leur adhésion aux revendications des Sahraouis. Les représentants des délégations mexicaine, namibienne, nigériane, tanzanienne, sud-africaine et venezuelienne ont fait de même, tout en lançant un appel en direction de l'ONU pour intervenir et permettre aux Sahraouis de décider de leur avenir. Ils ont également demandé aux Etats-Unis d'Amérique et à la France de cesser de soutenir le Maroc «qui bloque le processus de paix». Il y a lieu de signaler, enfin, que ces festivités prendront fin ce soir avec la destruction du stock de mines de l'armée sahraouie et l'organisation d'un match de football. L'Iran présent l Contrairement à ce qu'a laissé entendre le Maroc ces dernières années, «l'Iran n'a jamais gelé sa reconnaissance de la Rasd», a déclaré, hier, le ministre sahraoui des Affaires étrangères en marge des festivités célébrant le 35e anniversaire du déclenchement de la lutte armée et de la création du Front Polisario. «La preuve est qu'il participe à ces festivités», a-t-il ajouté. L'Iran a été représenté à l'occasion par le premier secrétaire de son ambassade à Alger. La question sahraouie : «Une des deux grandes causes du XXIe siècle» l Le reporter-écrivain américain Jean Lamore a rappelé, hier, à l'occasion du 35e anniversaire du Front Polisario, que les questions sahraouie et palestinienne constituent «les deux grandes causes des XXe et XXIe siècles». «La célébration du 35e anniversaire du déclenchement de la lutte armée pour libérer le Sahara occidental et la commémoration de la création du Front Polisario prennent une importance particulièrement significative ce 20 mai 2008», a souligné l'écrivain américain, dans une déclaration à l'APS à Paris. Il a rappelé que le peuple sahraoui (lors du dernier Congrès du Polisario) avait souhaité la reprise de la lutte armée si les pourparlers actuellement engagés avec le Maroc ne respectaient pas les résolutions 1754 et 1783 de l'ONU dont la finalité est l'autodétermination». «Le paradoxe suprême, ajoute-t-il, veut que ce soient les «grandes démocraties» du moment, l'Amérique et la France, qui se fassent prendre au piège de pactiser avec Israël et le Maroc dans leurs exercices respectifs de spolier les terres de leurs propriétaires légitimes que sont respectivement le peuple palestinien et le peuple sahraoui.» «Je croyais la France incoercible sur la question des droits de l'Homme», mais «je la découvre partiale», a-t-il estimé, déplorant les relations de complaisance avec les autorités marocaines qui «exercent une répression terrible à l'égard de la population civile sahraouie restée dans les territoires du Sahara occidental illégalement occupés».