Problématique n Les formations que l'université dispense prennent-elles en charge les préoccupations de certaines industries, en termes de ressources humaines, et de technologies de point ? La réponse semble loin d'être positive. Lors des dernières Assises sur l'enseignement supérieur, le doyen de l'université de médecine d'Alger a soulevé l'inexistence d'une formation qu'est la pharmacie industrielle. L'absence d'un véritable tissu pharmaceutique industriel amène notre pays à dépenser des milliards de dinars dans l'importation. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, intervenant ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a reconnu «le dysfonctionnement signalé par les opérateurs économiques». Il a fait savoir que dans le cadre de la diversification des formations universitaires, son département «va mettre en place la spécialité pharmaciens industriels, et ce, à côté de la formation classique, ainsi que l'option pharmacie d'officine». «Nous sommes tenus de faire en sorte que les domaines de pointe soient pris en charge dans l'université, car nous sommes dans un environnement qui impose une certaine concurrence à nos industries». Pour le ministre, la priorité donnée à la recherche scientifique par son département doit être associée à l'amélioration des domaines de pointe. «Il faut enseigner et développer les domaines de pointe, mais il faut participer à leur développement par l'intermédiaire des chercheurs et des laboratoires de recherche», explique-t-il plus loin. Pour ce faire, une enveloppe financière de l'ordre de 100 milliards de dinars a été débloquée spécialement pour la recherche scientifique. «La recherche a connu un développement extraordinaire. Puisqu'elle se traduit par les publications nationales et internationales et également par le nombre de magistères et doctorats soutenus et par le nombre de brevets déposés et dont les chiffres sont éloquents. Nous avons atteint la formation, pendant ces 8 dernières années, de 25 000 magistères et 3 500 doctorats, et près de 5 000 publications nationales et 8 000 publications et communications internationales.» L'exploit, réalisé jusque-là par la recherche scientifique, «doit être transféré au secteur économique», a-t-il souligné. L'objectif visé (développement de la recherche scientifique), par le Mesrs ne peut cependant être réalisé sans l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants et enseignants-chercheurs. Sur ce point, le ministre estime que cette catégorie a été traitée avec beaucoup d'intérêt. «Dans le statut de la Fonction publique, les enseignants ont été classés hors catégories. D'ailleurs, il prend en charge un certain nombre de leurs préoccupations.»