Dans la tradition algérienne, l'Achoura est avant tout un jour de jeûne, ainsi que l'a recommandé le Prophète. Les Arabes païens jeûnaient le jour de l'Achoura, qui tombe le 10e jour de moharram, par imitation des juifs, (qui jeûnaient le 10e jour du premier mois du calendrier hébraïque). Aïcha, l'épouse du Prophète, rapporte : «Les Qoreïchites jeûnaient le jour de l'Achoura et l'Envoyé de Dieu jeûnait avec eux, mais il n'obligeait pas ses compagnons à faire comme lui. C'est à Médine qu'il a imposé ce jeûne aux musulmans, mais quand le ramadan a été révélé, c'est ce dernier qu'il a considéré comme une obligation. Il a continué cependant à jeûner le jour de l'Achoura et laissa ses compagnons libres d'observer ou non ce jeûne, devenu facultatif.» Selon Ibn Abbas, lorsque le Prophète arriva à Médine, il remarqua que les juifs jeûnaient également pendant l'Achoura. Il leur demanda : «Que signifie cela ?» Ils lui répondirent : «En ce jour, Dieu sauva Moïse et les Fils d'Israël de leur ennemi (Pharaon). Moïse jeûna durant ce jour.» Le Prophète leur dit : «J'ai plus de droit que vous sur Moïse !» Il jeûna durant l'Achoura et il ordonna à ses compagnons d'observer ce jeûne (c'était avant la révélation de ramadan).