Ksar El-Boukhari (dans la wilaya de Médéa - 90 km au sud d'Alger) a vécu le début de ce mois au rythme des violences, et ce, pendant trois jours. En effet, le 5 mai, cette ville s'est enflammée, pour la première fois, à la suite d'une simple rixe entre un policier en uniforme et un groupe de citoyens. La crise s'est déclenchée juste à la fin d'un match de football qui a opposé l'équipe locale à celle de Boufarik. Après des escarmouches au début, les jeunes en furie se sont livrés à leur jeu favori, à savoir le jet de pierres. Des cabines téléphoniques, plusieurs véhicules en stationnement et des édifices publics dont un établissement scolaire et le centre de la sécurité sociale ont été également détruits. La riposte des services de l'ordre ne s'est pas fait attendre pour rétablir l'ordre, d'autant que pas moins de 35 personnes ont été arrêtées pour atteinte à l'ordre public et destruction des biens d'autrui. L'arrestation de ces jeunes n'a fait que prolonger ces émeutes. La rixe entre le policier et les jeunes n'était que la goutte qui a fait déborder le vase, car les vrais problèmes de ces émeutiers ne différaient en rien de ceux qui ont poussé la population des autres localités à se révolter, à savoir l'injustice, le chômage galopant et le vécu en dessous du minimum de la dignité humaine.