Situation n La reconduction de M. Siniora est considérée comme un défi à l'opposition emmenée par le Hezbollah, mais elle ne peut la bloquer, le chef de l'Etat ne pouvant qu'entériner le choix de la majorité. Le Premier ministre sortant Fouad Siniora devrait diriger le cabinet d'union nationale au Liban, regroupant antisyriens appuyés par l'Occident et opposants soutenus par la Syrie, pour lequel le nouveau président Michel Sleimane entame ce mercredi ses consultations. Les différents partis de la majorité parlementaire antisyrienne ont annoncé, dans un communiqué, dans la nuit de mardi à mercredi, avoir «décidé à l'unanimité de charger le Premier ministre Fouad Siniora de la formation du nouveau gouvernement». Après l'élection dimanche du nouveau président Michel Sleimane, le gouvernement de M. Siniora, un musulman sunnite, était démissionnaire. La majorité devait fixer son choix d'un nouveau Premier ministre et le communiquer au chef de l'Etat. Les deux seuls noms qui circulaient étaient celui de M. Siniora, 64 ans, et celui de Saâd Hariri, un des piliers de la majorité et fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. M. Siniora dirigeait le cabinet formé après les premières législatives tenues à la suite du départ, sous la pression internationale, des troupes syriennes en avril 2005. L'opposition réclamait en effet le départ de M. Siniora depuis la démission en novembre 2006 de six ministres de l'opposition (dont cinq chiites) pour protester contre la décision du cabinet d'appuyer la formation d'un tribunal international pour enquêter sur l'assassinat de Hariri. Cette démission avait plongé le Liban dans une grave crise politique, la pire depuis la guerre civile (1975-1990), avec la mort de 65 personnes. Après avoir consulté les chefs des différents blocs parlementaires, le président libanais, M. Sleimane, devra formellement désigner M. Siniora pour former le prochain cabinet où l'opposition aura un pouvoir de veto sur les décisions majeures, comme le prévoit l'accord de Doha. Le nouveau cabinet devra être formé d'ici à une semaine. Selon un accord de partage entre les communautés, le chef de l'Etat doit être un chrétien maronite, le Premier ministre un musulman sunnite et le chef du Parlement un musulman chiite. Sur le terrain et en dépit de l'accalmie après l'accord de Doha, la tension demeure entre partisans des camps rivaux. Un soldat a été tué mardi dans un échange de tirs après un différend politique à Aramoun (sud-ouest de Beyrouth), selon l'armée. Lundi, un échange de tirs avait opposé dans l'ouest de Beyrouth des militants du Hezbollah et des partisans de la majorité.