Huit chefs d'Etat et des sommités du monde des affaires discuteront, à partir de mercredi prochain au Cap, des problèmes politiques, économiques et sociaux de l'Afrique. Dans son dernier rapport, le Forum économique mondial estime que les inégalités croissantes en Afrique sont un autre facteur d'insécurité et d'instabilité politique. Les participants à cette rencontre réfléchiront, à cet effet, aux moyens de profiter de la croissance soutenue sur le continent pour régler les crises énergétiques ou alimentaires qui menacent la stabilité du continent. Pendant trois jours, ils discuteront de toutes sortes de problèmes, du sujet épineux du Zimbabwe à la question des infrastructures, ou la crise actuelle en Afrique du Sud, la crise énergétique... La flambée des prix alimentaires et ses conséquences pour la population seront également à l'ordre du jour de cette réunion, à laquelle 800 délégués participeront dans la capitale parlementaire sud-africaine. Selon un rapport du WEF, «le nombre d'Africains sous-alimentés a augmenté depuis des années et porte aujourd'hui sur environ 200 millions de personnes». Des émeutes de la faim ont causé des morts en Somalie et en Egypte, et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a craint que l'inflation ne suscite davantage de violences à l'avenir. «Environ 500 millions d'Africains survivent toujours avec moins de deux dollars par jour, alors que certains membres de la classe politique ou du milieu des affaires sont devenus extrêmement riches», note le WEF. Selon lui, 45 des 48 pays d'Afrique sub-saharienne ont enregistré des taux de croissance moyens de 4,7 % depuis une dizaine d'années. Mais même si «une classe moyenne émerge dans plusieurs pays d'Afrique, la majorité de la population n'a pas profité de ces progrès», dénonce-t-il. Meilleur exemple : l'Angola. La découverte d'importants gisements pétroliers a dynamisé la croissance, devenue la plus élevée d'Afrique, mais 70% de la population vivent toujours sous le seuil de pauvreté.