D'après un nouveau rapport du World Economic Forum, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, qui dresse le bilan de la compétitivité africaine, les gouvernements africains et leurs partenaires internationaux doivent améliorer l'accès aux financements, reconstruire les infrastructures et renforcer les institutions. Les entreprises africaines peuvent devenir beaucoup plus compétitives, mais cela ne s'effectuera que si les gouvernements africains et leurs partenaires internationaux améliorent l'accès aux financements, reconstruisent les infrastructures et renforcent les institutions. La difficulté d'accéder aux services financiers constitue le principal obstacle à surmonter pour les entreprises africaines mais les infrastructures déficientes, la corruption et la faiblesse des institutions nuisent, également, à la compétitivité des biens et services africains sur le marché mondial. Par ailleurs, le rapport souligne le nombre croissant de projets couronnés de succès dans cette région du monde et met en évidence les mesures que les pays peuvent prendre pour favoriser le développement des affaires. A noter que le rapport a été publié en prélude au World Economic Forum sur l'Afrique, qui a débuté hier et se poursuivra jusqu'à demain en Afrique du Sud. Il s'agit du premier rapport de ce genre qui présente une vision intégrée des défis politiques auxquels les nations africaines sont confrontées tandis qu'elles jettent les bases d'une croissance et d'une prospérité durables. Les cinq thèmes communs qui émergent de l'analyse du paysage de compétitivité en Afrique sont les suivants: un cadre politique favorable est essentiel pour garantir un bon environnement économique. Le cadre politique est un facteur plus important que la géographie ou l'abondance de ressources naturelles. Les pays qui ont appliqué des politiques saines se classent mieux en termes de compétitivité et présentent une meilleure croissance et une meilleure productivité. On cite aussi l'accès au financement qui demeure un obstacle majeur pour les entreprises africaines. Par ailleurs, les améliorations dans le domaine juridique (collatéralisation, transparence et contrôle de meilleure qualité) constituent un pas indispensable afin de libérer le potentiel financier nécessaire pour alimenter la compétitivité en Afrique. L'infrastructure reste l'un des principaux problèmes pour les entreprises africaines. L'énergie et les transports sont les principaux obstacles à l'amélioration de la productivité et de la compétitivité en Afrique. Le Global Competitiveness Index du World Economic Forum montre que la région et l'Afrique sub-saharienne en particulier accusent du retard essentiellement dans le domaine des infrastructures et de l'enseignement de base. Un autre thème qu'est la corruption en Afrique reste un sérieux obstacle à l'amélioration de la productivité et de la compétitivité. Le paiement fréquent de pots-de-vin, l'application incohérente des lois ont un impact considérable sur la productivité. Pourtant, de nombreux pays font beaucoup mieux dans des domaines liés à la maîtrise technologique et à l'efficience. Les exemples de réussites ne manquent pas dans la région. Il reste à trouver les moyens de promouvoir et d'étendre ces opportunités, a déclaré Klaus Schwab, Executive Chairman du World Economic Forum. "L'Afrique a toutes les cartes en main pour devenir un acteur beaucoup plus compétitif dans l'économie mondiale", a déclaré Obiageli Katryn Ezekwesili, Vice-présidente de la Banque mondiale chargée de l'Afrique. "Cette étude montre que si plusieurs gouvernements ont amélioré de manière significative le climat des affaires dans leur pays, la région dans son ensemble a encore de gros efforts à fournir pour faire de l'Afrique un pôle de compétitivité pour les entreprises. Ces changements au niveau du climat économique, combinés avec un meilleur accès au financement et de nouveaux investissements dans le domaine des infrastructures, devraient permettre à l'Afrique de donner un coup de pouce à son développement, de créer des emplois et de réduire la pauvreté." a déclaré Klaus Schwab, Executive Chairman du World Economic Forum. La Banque africaine de développement vise à agir comme un catalyseur pour améliorer le climat d'investissement et à répondre à la demande dans le cadre de ses objectifs de développement. Dans cette optique, la banque invite les investisseurs à jeter un regard différent sur les opportunités qui s'offrent à eux dans les pays africains. Le rapport analyse de nombreux aspects de l'environnement commercial africain et met en lumière les problèmes clés qui entravent l'amélioration de la compétitivité et de l'emploi en Afrique. Cette année, le document passe en revue de nombreux aspects de l'environnement commercial africain et examine plusieurs éléments clés pour la prospérité des nations africaines. Il comporte, notamment, une évaluation détaillée des moteurs de productivité et de création d'emplois. On peut y trouver plus particulièrement le classement de 29 pays africains dans le Global Competitiveness Index, le climat de compétitivité et d'investissement dans les quatre plus grandes économies africaines (Afrique du Sud, Algérie, Nigéria et Egypte), l'effet des inégalités entre hommes et femmes sur l'emploi et la compétitivité, ainsi que le rôle des nouvelles technologies dans la dynamisation de l'environnement économique. L'Africa Competitiveness Report 2007 est non seulement un outil d'une valeur inestimable pour les décideurs politiques, les stratèges commerciaux et d'autres acteurs clés mais constitue aussi une lecture essentielle pour tous ceux qui s'intéressent à cette région du monde.