Potentialités l l'Algérie a des moyens potentiels pour subvenir à ses propres besoins et se lancer dans l'exportation des produits frais et conditionnés agricoles. Les discussions sur la nécessité de promouvoir les exportations hors hydrocarbures qui représentent actuellement 1,4 milliard de dollars, ne sont pas prêtes de connaître leur épilogue. Au gré des circonstances, les acteurs de chaque secteur font valoir «des potentialités» à même d'équilibrer, à long terme, la balance des exportations. Plusieurs secteurs d'activité se sont mis en évidence dans cette optique, dominée par la logique sectorielle. Le directeur général de l'Agence algérienne de promotion du commerce extérieur (Algex), Benini Mohamed, a apporté une pierre à l'édifice. Selon lui, le défi peut être relevé grâce aux potentialités de l'agriculture. Actuellement, le pays n'a pas les mécanismes nécessaires pour se lancer dans l'exportation organisée et à grande échelle. Bien que conscients des enjeux néfastes que présente l'état des lieux, les pouvoirs publics peinent à susciter un «réveil salutaire» de nature à juguler toute éventuelle crise économique ou alimentaire largement répandue dans plusieurs points du globe. «Ce constat est objectif. C'est le syndrome de la plupart des pays pétroliers notamment ceux de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Ce ne sont pas des pays exportateurs hors hydrocarbures et se contentent assez souvent de leurs recettes pétrolières», confirme M. Benini qui est intervenu, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. Cette situation, ajoute-t-il, crée «un certain nombre de problèmes» et «l'augmentation actuelle du prix du baril de pétrole ne paraît pas, a priori, comme de nature à susciter ce réveil salutaire». Cela étant, le directeur général d'Algex se veut rassurant. «Il y a un certain nombre d'actions qui se font aujourd'hui. Au niveau de l'Algex, par exemple, nous avons facilité et encouragé la création d'un groupement pour l'exportation des produits agricoles et agroalimentaires qui existe aujourd'hui et qui sera opérationnel les prochaines semaines», affirme-t-il. M. Benini parle d'un consortium algéro-français qui a été mis en place dernièrement. Le groupement a déjà réalisé une opération d'exportation de 1 000 tonnes d'abricots de Tiout (Batna) vers le port de Marseille. L'invité de la radio prédit des jours meilleurs aussi bien pour la production agricole que pour son exportation. «La production agricole est en constance augmentation», dit-il. Les différentes «crises» que créent la rareté ou la cherté des denrées de large consommation font penser à une débâcle de la production nationale en la matière. «Absolument pas ! Nous ne pouvons pas parler de régression de la production agricole, même si momentanément un produit a manqué sur le marché (…) Notre production est en évolution constante», objecte M. Benini. Selon lui, le constat sera plus favorable durant les trois années à venir. «C'est le moment d'améliorer notre qualité de production, la présentation du produit aussi bien pour le marché local que pour l'exportation», estime le premier responsable de l'Algex. Ce dernier en est convaincu : «Nous avons les moyens d'exporter beaucoup plus en termes de produits frais et de produits conditionnés agricoles.»