L'Euro-2008 poursuit son petit bonhomme de chemin et il ne lui reste que deux journées pour faire connaître les deux dernières équipes qui accompagneront les six autres déjà connues et qui animeront les quarts de finale à partir de ce jeudi. Dans l'ordre, Portugal et Turquie (Groupe A), Croatie et Allemagne (Groupe B), Pays-Bas (groupe C) et Espagne (Groupe D) sont parmi les lauréats d'un premier tour très instructif et définissant une nouvelle carte du football de l'Europe des nations. Hier seulement, la Croatie, grâce à un but de Klasnic en début de seconde période, a été la première nation à avoir fait le plein (trois victoires, neuf points) en disposant de la Pologne qui n'aura pas fait sensation pour sa première participation à une phase finale d'un Euro, alors que l'Autriche, pays coorganisateur, se contentera d'un petit point et dit adieu à la compétition. Tout comme la Suisse qui, la veille, a tout de même réussi à inscrire une première victoire à son palmarès face à un Portugal déjà qualifié et ayant la tête ailleurs. Comme en 1982, lors d'un match qui fera date dans le rayon des scandales du football mondial, Allemands et Autrichiens se sont quittés sur un petit score sans saveur en faveur des plus forts qui s'assurent ainsi la seconde place et un quart face au Portugal. Et si la Mannschaft a réussi le tour de passe, ce ne sera pas aussi évident pour la France et l'Italie qui s'affrontent ce soir lors d'une finale cruelle et à deux équations, dans le groupe C. La première équation est que l'une des deux équipes doit gagner ce soir à Zurich pour survivre et la seconde est de tendre l'oreille du côté de Berne pour connaître le résultat de l'autre match où les Roumains sont condamnés à gagner pour passer au second tour. Ces derniers ont leur destin entre leurs mains et savent ce qu'ils doivent faire pour se qualifier. S'ils perdent ou font match nul, leur destin sera tributaire de l'autre match, ce qui n'est pas le cas pour le champion du monde en titre 2006 et son dauphin qui jouent gros et pas simplement un avenir dans cet Euro-2008. Que ce soit pour Domenech ou Donadoni, les deux sélectionneurs, ou bien leurs équipages respectifs, une élimination sera lourde de conséquences. Ce qui donne une note fratricide à une confrontation que certains attendaient à un tour plus avancé, en finale peut-être, oubliant que dans un groupe de la «mort» le risque était gros. Les Italiens espèrent retrouver leur chance légendaire, les Français regrettent déjà l'absence de leur mentor Zidane, chacun s'accroche comme il peut à sa vie. A son destin.