Imaginaire n Une exposition se tient depuis jeudi à la galerie du complexe culturel Laâdi-Flici au théâtre de verdure. L'exposition est répartie en deux catégories : la première regroupe des photographies, la seconde réunit des peintures à l'acrylique. Toutes deux ont pour thème le portrait. Hamza Aït Mekideche, un jeune artiste, s'applique, dans son travail artistique, à développer une démarche, celle de représenter, en temps réel (photographies) comme en temps imaginé (peintures), des visages – ceux de femmes – auxquels, il confère un regard, un trait, une expression. En somme, il lui attribue une psychologie. Car chacun des visages immortalisé sur la pellicule ou transfiguré par l'imaginaire pictural porte en soi une attitude à la fois émotionnelle et situationnelle. Si les photographies témoignent de son penchant déclaré notamment pour la photo de mode et de la publicité, puisqu'il y développe une esthétique mêlant design graphique et art de l'image, donc l'art visuel, il se trouve que la peinture se présente plutôt comme étant une recherche artistique, un exercice de style. C'est un lieu où il expérimente un imaginaire, un genre, un langage. S'attardant plutôt sur les peintures qui, elles, sont vives et franches, elles se présentent comme une réflexion notamment sur la représentation spatiale – l'artiste travaille sur l'abstrait et l'imaginaire intérieur. Aussi, parce qu'elles comportent une trame artistique de manière à développer une fantasmagorie démonstrative. Les photographies, elles, en revanche, sont lisses au toucher comme au regard. Elles sont, par le travail technique effectué sur chacune d'elles, comme recouvertes d'un apprêt destiné à lui donner du brillant, cet aspect glacé que l'on retrouve dans les magazines de mode. La surface est comme émaillée, polie, lustrée jusqu'à lui donner cette brillance – ou cette luminosité – marbrée, éclatante. Néanmoins, ces photographies se constituent également une réflexion sur la lumière et les perspectives. S'agissant de la peinture, dans Derrière les ombres, Entre solitude et émotion, Blue émotion ou encore Moulin rouge, apparaissent, d'une manière comme d'une autre, dans des attitudes différentes, des visages : de beaux visages de femme, yeux ouverts, dont on devine rondement l'expression du regard, regard qui accroche tant il a quelque chose de personnel que de subreptice. Ces visages aux regards confidentiels, parfois circonspects et parfois aguicheurs – dans Moulin rouge où il y a une invitation libre (et libertine) aux sens – apparaissent comme en suspension, comme s'ils flottaient dans l'air, dans un espace dépourvu d'attraction gravitationnelle.