Mise en garde n Attaquer l'Iran ferait du Moyen-Orient une «boule de feu», selon El-Baradei. Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) a estimé qu'une attaque contre l'Iran serait «pire que toute autre chose». Selon lui, une frappe militaire ne ferait que durcir la position de l'Iran dans sa querelle avec l'Occident à propos de son programme nucléaire. «Une attaque provoquerait le lancement d'un plan d'urgence pour la fabrication d'une arme atomique avec le consentement de tous les Iraniens, y compris ceux qui vivent en Occident», a expliqué le chef de l'Aiea. Disant ne pas voir dans l'état d'avancement actuel du programme nucléaire iranien «un risque imminent de prolifération», Mohamed El-Baradei a indiqué qu'il n'aurait pas sa place à la tête de l'Aiea en cas de frappe militaire contre l'Iran. Hier, vendredi, un important religieux iranien a mis en garde Israël contre une éventuelle attaque contre son pays, affirmant que la riposte serait «terrible». «Si les ennemis, les Israéliens en particulier et leurs partisans aux Etats-Unis, cherchent à recourir à la force, qu'ils soient certains qu'ils recevront un coup terrible à la figure», a dit l'ayatollah Ahmad Khatami. Ces déclarations surviennent alors que le quotidien New York Times, citant des responsables américains, a indiqué, hier, vendredi, que des manœuvres militaires israéliennes qui avaient eu lieu au début de ce mois de juin semblaient destinées à préparer l'armée à une éventuelle attaque contre les installations nucléaires d'Iran. Le 6 juin, le vice-Premier ministre israélien Shaoul Mofaz a dit envisager une attaque contre des installations nucléaires d'Iran, tout en soulignant qu'une telle opération ne pourrait se faire qu'avec le soutien des Etats-Unis. Les Etats-Unis ont affirmé soutenir les efforts diplomatiques pour régler la crise entourant le programme nucléaire de l'Iran, mais n'ont jamais écarté le recours à une action militaire. Le 14 juin, les grandes puissances ont remis à l'Iran une nouvelle offre de coopération en vue d'obtenir la suspension de l'enrichissement d'uranium. L'Iran n'y a pas encore répondu officiellement, mais plusieurs responsables ont exclu toute suspension de l'enrichissement d'uranium. Le dernier mot revient au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui ne s'est pas exprimé sur le sujet.